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La formation qualifiante pour inverser la courbe du chômage
- Le Président Denis Sassou Nguesso a tiré la sonnette d’alarme sur l’employabilité des jeunes issus du système éducatif.
- 60 % des diplômés sans emploi sortent des différents établissements de l’université Marien Ngouabi.
- Le Chef de l’Etat appelle à privilégier comme mode d’éducation, celui qui rend ses bénéficiaires aptes à l’emploi.
- L’Etat congolais est appuyé dans cette nouvelle bataille par la Fondation Perspectives d’Avenir.
Ici au Congo comme ailleurs, l’éducation est considérée comme le principal instrument de la lutte contre la pauvreté. Elle ouvre la porte aux meilleurs emplois. Dans les faits, si l’importance de l’éducation est fortement réaffirmée dans le développement économique et social, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes : le fossé entre éducation et emploi se creuse. Ce décalage entre l’investissement dans l’éducation et les opportunités réelles offertes sur le marché du travail constitue un grave problème auquel le Président Denis Sassou Nguesso est déterminé à apporter des solutions concrètes.
Une nouvelle vision stratégique
Le chapitre 4 : « préparer les jeunes à l’emploi par la formation qualifiante » de son nouveau programme de société : « La marche vers le développement, plus loin ensemble », renforcé par son discours direct, sans langue de bois lors de son investiture en avril dernier, a fait forte impression. Le chef de l’Etat veut donner une chance unique aux jeunes congolais en les exhortant à s’orienter vers des formations qualifiantes en vue de résorber l’épineuse question du chômage. Il a tiré la sonnette d’alarme sur l’employabilité des jeunes issus du système éducatif. « 60 % des diplômés sans emploi sortent des différents établissements de l’université Marien Ngouabi (facultés des lettres et de droit). Le système éducatif national est à faire évoluer, de sorte qu’il y ait toujours une adéquation entre formation et emploi », a-t-il fait constater dans son projet de société.
Si pour le Président de la république, c’est à la fois une chance et un atout que la population du Congo, à l’instar des autres pays africains, soit majoritairement jeune, cela ne doit nullement faire perdre de vue que « c’est aussi une somme d’attentes et de légitimes exigences à satisfaire ».
Pourtant, le système scolaire et universitaire congolais en place a le mérite d’accueillir presque tous les enfants et les jeunes titulaires du baccalauréat. Mais le Président de la république ne veut plus se satisfaire de cet effort consenti par l’Etat jusqu’à présent. Car, «à regarder le niveau d’employabilité des jeunes sortis du système éducatif, on ne peut pas avoir le même sentiment de satisfaction». C’est dire qu’il y a urgence sur ce chantier qu’il a érigé au rang de priorité nationale.
Son discours d’investiture a cristallisé le ressenti de plusieurs citoyens, qui se retrouvent dans l’obligation de recourir aux études à l’étranger pour garantir la qualité de l’enseignement dispensé à leurs enfants. Aujourd’hui, le chef de l’Etat s’engage : « la jeunesse congolaise est préoccupée par son sort. Elle s’inquiète de son avenir. Je l’entends. Nous l’entendons. Elle ne demande qu’à être écoutée. Elle mérite d’être mieux écoutée, sans paternalisme, sans mépris, sans arrogance. (…). Elle demande, par exemple, que les questions de l’emploi, de la formation qualifiante, de l’adéquation entre la formation et l’emploi soient traitées avec elle. C’est ce que nous ferons. Je m’y engage». Comment compte-t-il alors s’y prendre ?
Un nouveau système éducatif national qui favorise l’insertion sociale
Aujourd’hui, parallèlement à l’Etat qui continuera de s’occuper prioritairement de l’éducation en favorisant désormais l’initiation aux métiers, l’acquisition des connaissances et des compétences en adéquation avec les impératifs et les besoins du développement, le Président congolais appelle à privilégier comme mode d’éducation, celui qui rend ses bénéficiaires aptes à l’emploi. C’est ainsi qu’à l’université, au lycée et même au collège (technique), l’enseignement dispensé mettra l’accent sur la transmission des compétences utiles à l’exercice des emplois disponibles dans la société ou à créer. Des centres publics et privés, dédiés à l’initiation aux métiers et à la formation professionnelle, des jeunes en difficulté scolaire, ou à la formation continue, mériteront de l’État la même attention que celle accordée aux structures classiques de l’Éducation.
Le chantier est certes énorme mais pour lui, « tout jeune Congolais a droit à la formation qualifiante ». Car, ce qui intéresse les Congolais, c’est de disposer d’un système éducatif national qui permette à leurs enfants d’accéder au marché du travail et de s’insérer dans la vie active. Pour cela, il ne compte pas lésiner sur les moyens. L’État visera l’objectif de consacrer chaque année 25% du budget général à l’éducation nationale. Cette allocation financière de l’Etat permettra, entre autres, de former le cas échéant à l’étranger, des milliers de formateurs spécialisés dans l’initiation aux métiers et dans la transmission des compétences dans divers domaines ; donner une formation professionnelle à des centaines de milliers de jeunes ; de créer et d’encourager la création des universités ou des centres (publics et privés) des métiers ; de construire des infrastructures adaptées au nouveau modèle de formation ; de réhabiliter et équiper, en tenant compte des nouvelles exigences de formation, les structures scolaires et universitaires existantes ; et de prendre en charge, dans les internats et résidences universitaires, des élèves et étudiants des écoles et des instituts spécialisés d’enseignement supérieur.
Dans ce défi à relever, l’Etat congolais se donne les moyens infrastructurels à la hauteur des ambitions. La construction d’une université de 30.000 places à Kintélé dans la banlieue nord de Brazzaville, dénommée Université Denis Sassou NGuesso est aujourd’hui une réalité. Cet établissement d’enseignement technique et scientifique composée de 8 instituts de formation regroupés en 37 bâtiments, et dont le parrain a donné le coup d’envoi des travaux en février dernier (voir encadré).
La Fondation Perspectives d’Avenir ou le pari de la formation qualifiante
En effet, depuis quatre ans, la Fondation Perspectives d’Avenir (FPA) a fait le pari d’accompagner ce processus de recentrage des politiques de développement du Congo à travers une réflexion sur l’avenir du pays et des actions de préparation de celui-ci avec pour point d’entrée et d’ancrage l’éducation, la formation innovante et qualifiante, l’insertion et la réinsertion socio-économiques des jeunes. Depuis, elle a mis la question du capital humain au centre de la problématique de l’émergence du Congo. Sa réflexion s’est traduite sur le terrain en une réflexion-action.
Coïncidence ou pas, la stratégie de la Fondation Perspectives d’Avenir a anticipé en quelque sorte sur le programme du nouveau système éducatif prôné par le Président de la République. Il faut dire que les principaux axes d’intervention de la Fondation, présidée par Denis Christel Sassou Nguesso, sont ancrés en priorité sur l’appui à une éducation et à une formation de qualité de la jeunesse pour qu’elle contribue à l’émergence et au développement du pays et ce, dans la perspective de faire face aux défis identifiés comme goulots d’étranglement du secteur éducatif, à l’inadéquation des politiques formation- emploi et de compléter les interventions d’autres partenaires du secteur.
Elaborée sur la base de consultations multiples avec les membres de l’exécutif de la Fondation, cette stratégie vise à accompagner le processus d’un « Congo émergent » par un renforcement de la qualité de l’éducation et de son adéquation aux besoins de ce processus, cadre parfaitement avec le nouveau cap mis en avant par le chef de l’Etat pour favoriser l’insertion sociale.
C’est plus qu’un programme. Fondée sur une vision globale et intégrée du développement social et humain, la Fondation Perspectives d’Avenir cherche à lutter contre les déficits sociaux. L’une de ses particularités réside dans le fait qu’elle se propose de renforcer l’action de l’Etat et des collectivités locales sans pour autant se substituer aux programmes et politiques publiques des départements ministériels ou aux plans de développement économique et social des collectivités locales. L’institution n’est pas en concurrence avec l’Etat mais travaille de concert avec lui à travers le système de partenariat public privé (PPP). C’est ainsi qu’elle a a signé un accord avec le ministère de la Santé, le ministère de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement primaire et secondaire, technique et de la formation qualifiante. Elle a, par exemple, fait de l’octroi des bourses universitaires à des étudiants méritants dans les filières scientifiques et techniques une priorité. Elle vise à former des managers leaders de demain. Encore, faudrait-il, pour réussir ce pari, mettre en place des outils probants comme la formation professionnelle, la formation qualifiante, une passerelle entre formation qualifiante et formation professionnelle… Ine fine, encourager le programme de l’employabilité des jeunes. Pour cette Fondation d’utilité publique, l’adéquation formation-emploi est incontournable ; c’est la clé de voûte pour tout progrès à accomplir. Ainsi, elle veut préparer les jeunes congolais à pouvoir acquérir de nouvelles compétences, un nouveau savoir-faire pour évoluer dans un monde moderne qui est devenu extrêmement difficile. Outre les programmes qu’elle a initiés pour donner de la visibilité aux étudiants, les orienter et leur montrer quelles sont les possibilités qui s’ouvrent à eux, la Fondation étudie de nombreuses possibilités en matière de formation professionnelle, des ponts à développer entre les écoles et les entreprises, pour parfaire l’éducation des étudiants et leur permettre une insertion réussie dans le monde du travail. A cet égard, elle a, par exemple, intéressé 15 étudiants aux métiers du bois. Ils apprennent aujourd’hui les métiers à la CIB-OLAM, filiale de la multinationale singapourienne OLAM. Dans la même démarche, elle a lancé aussi une formation qualifiante dans les métiers de l’hôtellerie (voir par ailleurs).
La Fondation travaille avec les sociétés de recrutement et noue également des liens étroits entre les entreprises et les élèves en formation professionnelle à travers la formation duale ou alternée », explique-t-on auprès de la FPA. Au-delà, si globalement la Fondation cible les jeunes des milieux défavorisés, elle met également un accent particulier sur les groupes cibles composés de jeunes hors du système scolaire. De manière générale, les activités de la Fondation bénéficient à la nation Congolaise toute entière. C’est dans ce sens que la FPA a récemment lancé un programme inédit en Afrique : la formation à la conduite et à la sécurité routière. Cette opération qu’elle mène avec un acteur de la place, a mobilisé de nombreux jeunes brazzavillois dans les sièges des neuf arrondissements de la ville capitale. Le problème du chômage des jeunes est devenu de plus en plus une préoccupation pour les autorités. C’est dans ce sens que la Fondation a situé son action sociale. Ce qui n’a rien de politique, mais vise à accompagner la jeunesse pour son autonomisation.
Après la conduite automobile, la fondation envisaged’organiser, des formations qualifiantes dans les domaines tels que la menuiserie, la mécanique, la coiffure, la pâtisserie. L’ambition majeure étant de donner une qualification à chaque jeune afin de le rendre utile pour la République. En attendant, d’autres formations en bâtiment avec Spie Eridan à Pointe-Noire, sont également en cours. Il s’agit de formations en alternance. A noter que le Ministère de la Formation estimpliqué dans ces différents partenariats. Aujourd’hui, du côté de la Fondation Perspectives d’Avenir, l’on reste persuadé que le Congo a les moyens de renverser la courbe de chômage dans la mesure où le pays est inscrit dans un nouveau système éducatif mettant en avant la formation qualifiante.
Université Denis Sassou Nguesso Plus 241 milliards de FCFA pour former des étudiants prêts à l’emploi Le Président Denis Sassou Nguesso a décidé de prendre le taureau par les cornes. Constatant que l’université Marien Ngouabi n’a formé que des étudiants qui, sur le marché du travail, sont difficilement employables,a il a décidé d’y remédier en injectant 241 milliards F CFA sur trois ans pour la construction d’une nouvelle université à Kintélé, banlieue nord de Brazzaville. Le 19 février dernier, le coup d’envoi des travaux de ce futur établissement scientifique et technique a été donné par le chef de l’Etat congolais. Cette structure universitaire porte le nom du Président Denis Sassou Nguesso. Ce nouvel espace académique sera capable de recevoir 30.000 étudiants. Deuxième université publique du Congo, l’université Denis Sassou Nguesso de Kintélé, comprendra au total 8 écoles de formations bâties sur un terrain de 36,5 ha. Elle sera repartie en 4 zones, desservies par 5 km des voiries et réseaux divers, des parkings et des espaces verts couvrant au total 187 ha. En détails, l’université comprend l’école supérieure des télécommunications, l’Institut supérieur d’éducation, les Facultés des sciences et techniques, l’école des mines, de l’hydraulique et de l’énergie, l’école supérieure des bâtiments et des travaux publics. Trois autres instituts supérieurs : des sciences et techniques de la communication ; des sciences et techniques appliquées, ainsi que des sports et de l’éducation physique complètent la configuration de cette université publique. Outre les instituts de formation, l’université Denis Sassou Nguesso comprendra également un bâtiment R+3 devant abriter le rectorat, la bibliothèque centrale et un bâtiment R+3 pour le Centre de l’audiovisuel. Un restaurant universitaire, un amphithéâtre de 1966 places, des résidences des enseignants et des étudiants avec une capacité d’accueil respective de 148 et 15000 apprenants s’ajoutent aux commodités de cité universitaire.
Dossier réalisé par Anthioumane D. Tandia & Mar Bassine Ndiaye
Photo : chantier de l’Universite President Sassou Nguesso