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2019, un bilan en clair-obscur

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2019 a été une année de réussites « acceptables », selon une rétrospective chiffrée de la Banque mondiale invitant à « se réjouir des avancées obtenues dans le monde sur de nombreux fronts ». Mais la réalité étant ce qu’elle est, surtout en Afrique, la Banque se ravise pour évoquer- aussi- les domaines où l’on peut parler du côté « obscur » de 2019.

D’abord, l’énumération des bonnes choses : « les pays les plus pauvres sont parvenus à développer l’accès à l’électricité, à l’eau et à l’assainissement. Les taux de pauvreté et de mortalité infantile ont fortement décliné. Et la technologie a connu une telle expansion que le nombre de téléphones portables dépasse à présent celui des habitants sur Terre. »

Entre 1990 et 2019, l’extrême pauvreté, dont 85% touche l’Afrique et l’Asie, a été réduite de deux tiers puisqu’elle est passée de 33% à 10%, selon une nouvelle analyse de la Banque mondiale.

Entre 2000 et 2015, sur un échantillon de 114 pays disposant de données comparables, 15  sont parvenus à faire sortir 802,1 millions d’individus de l’extrême pauvreté. La moitié des personnes qui vivaient dans l’extrême pauvreté en 2015, avec 1,90 USD/jour, se concentraient dans seulement cinq pays du monde : l’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie et le Bangladesh.

Concernant l’électricité, le nombre d’habitants dans le monde privés de l’accès à ce service a chuté, entre 2010 et 2017, de 1,2 milliard à 840 millions, selon le rapport de suivi 2019 des ODD (Objectifs de développement durable). Beaucoup vivent encore sans électricité dans les zones rurales où 573 millions de personnes en sont privées. 

Un programme de la Banque mondiale intégrant l’énergie solaire et éolienne aux réseaux électriques se donne pour objectif de tripler la capacité de stockage actuellement disponible dans les pays en développement pour la porter à 17,5 gigawatts/heure d’ici à 2025.

L’année 2019 a aussi confirmé les bonnes tendances de la révolution numérique.

Dans les pays en développement, les ménages qui possèdent un téléphone portable sont plus nombreux que ceux qui ont accès à l’électricité ! Les plateformes numériques ont favorisé un accès à l’information sans précédent et permis l’émergence d’innovations économiques comme la banque mobile. Elles ont aussi contribué à l’essor de « chaînes de valeur mondiales » pour la production de biens et de services et, ce faisant, à une hausse du PIB dans de nombreux pays en développement. Mais, alors que la téléphonie mobile s’est généralisée dans le monde entier, l’accès à l’internet et au haut débit reste faible dans nombre de ces pays.

En Afrique subsaharienne, seul 31% de la population a accès au haut débit fixe, ce qui représente le taux de pénétration le plus bas au monde. Une nouvelle stratégie se donne pour objectif de doubler la connectivité d’ici à 2021 et d’aider le continent à atteindre un accès universel à l’horizon 2030.

Parmi les 14 points cités par la Banque mondiale dans sa rétrospective pour l’année 2019, la dette et la question des réfugiés dans le monde constituent les défis à relever. 

L’accumulation de la dette, depuis 50 ans, s’est soldée par une crise financière dans un grand nombre d’économies émergentes et en développement. La dernière vague d’endettement, qui enfle depuis 2010, est sans précédent par son ampleur, sa rapidité et son caractère généralisé, alerte un nouveau rapport intitulé Global Waves of Debt. Le poids de la dette par rapport au PIB dans l’ensemble des économies émergentes et en développement a bondi de 54 points de pourcentage pour atteindre un pic historique de près de 170% en 2018.

Le nombre de personnes déplacées contre leur gré a assombri également l’horizon de l’année 2019. Il a atteint le chiffre de 70,8 millions, dont un nombre sans précédent de 25,9 millions de réfugiés, 41,3 millions de déplacés à l’intérieur de leur pays et 3,5 millions de demandeurs d’asile. Depuis 2011, le nombre d’individus sollicitant une protection internationale hors des frontières de leur pays a augmenté de 70%. Les pays en développement abritent environ 85% des réfugiés dans le monde.

 Cependant, les fonds que les travailleurs envoient à leur famille depuis l’étranger sont devenus une pierre angulaire de nombreuses économies dans le monde. Le montant de ce que l’on appelle les « remises migratoires » a atteint 551 milliards de dollars US dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2019, soit une progression de 4,7% par rapport à l’année 2018, estime la Banque mondiale.

Les envois de fonds des migrants sont aujourd’hui trois fois plus importants que l’aide publique au développement (APD), suivant une tendance enclenchée depuis le milieu des années 1990. En 2020, ils pourraient devancer les investissements directs étrangers (IDE) et constituer près de 25% du PIB dans certains pays.  

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