Donner l’éveil s’avérera sans nul doute une tâche laborieuse.
Le visage du monde est en train de subir une mutation et les chefs d’Etats africains peu ou prou ne s’en rendent pas compte. Pas plus qu’un seul, de leurs ribambelles de conseillers, dont ils sont souvent entourés, non plus, n’appréhende le phénomène terrifiant qui se passe sous leurs yeux. La bande sahélo-saharienne qui s’étend d’Est en Ouest du continent du Maghreb arabe à l’archipel de Zanzibar est en proie à la menace terroriste. D’ailleurs, il ne s’agit plus simplement de menace, mais d’une réalité de plus en plus cuisante. L’un des derniers retentissements de cette triste réalité est l’intolérable action menée par la secte Boko Haram qui occupe le Nord du Nigeria. On la prenait, il y a encore deux ou trois ans, comme un groupe isolé commettant des forfaits ça et là, et d’un moment à l’autre. Les dirigeants nigérians pensaient avoir à faire à un épiphénomène pareil à ceux dont ils ont l’habitude d’observer dans les Etats du Sud et dans le Delta du Niger.
« CONCERNANT BOKO HARAM,
Les dirigeants nigérians pensaient avoir à faire à un épiphénomène pareil à ceux dont ils ont l’habitude d’observer dans les Etat s du Sud et dans le Delta du Niger. »
Face à une situation d’une telle gravité, il appartient aux dirigeants africains d’adopter une attitude ferme et courageuse à l’égard des organisations dont nul ne peut contester le caractère ô combien périlleux et qui nourrissent l’ambition funeste de bâtir des Etats d’un autre âge, basés sur l’intolérance et l’attachement aveugle à la violence. Ce que veulent les jihadistes ce n’est pas de faire adhérer les populations à leur idéologie. Ils savent qu’ils ne l’auront jamais. Ils cherchent juste à avoir en face des Etats aussi faibles que ne l’a été le Mali il y a un peu plus d’une année ou que ne l’est le Nigéria actuellement. Et ce premier objectif est bel et bien atteint. Pendant ce temps, nos dirigeants se distinguent par leur manque d’initiatives et de cohésion pour venir à bout du terrorisme.