Dans une note du 14 octobre signée par le ministre de l’Economie, Alousseni Sanou, les autorités maliennes somment Sotelma, filiale du groupe Maroc Telecom, de régler 245 millions d’euros (160 milliards de francs CFA) pour le renouvellement de sa licence. Faute de quoi, la société pourrait se voir interdire de continuer son activité. Deux opérateurs opèrent actuellement sur le marché télécoms au Mali : Orange et Malitel dont la filiale du mobile (Sotelma) est plus connue sous la marque commerciale Moov Africa
C’est un nouveau coup dur pour le groupe Maroc Telecom qui ne s’attendait sans doute pas à un ticket aussi élevé du renouvellement de sa licence. Quelques semaines seulement après avoir payé une amende colossale de plus de 550 millions d’euros à Inwi (troisième opérateur mobile au Maroc) au terme d’une longue bataille devant la justice marocaine, il doit à nouveau mobiliser beaucoup de cash.
Le ministre malien de l’Economie fixe au management de la Sotelma un calendrier strict pour le paiement du renouvellement de la licence : 80 milliards de francs CFA d’ici au 20 octobre, 40 milliards au 31 décembre, et la dernière tranche de 40 milliards le 31 mars 2025 au plus tard. Cela représente 160 milliards de francs CFA.
En 2017, Orange n’avait déboursé que 100 milliards pour le renouvellement de sa propre licence. Celle de la Sotelma, acquise en 2009 par le groupe Maroc Telecom lors de la privatisation de l’entreprise, expire cette année.
Dans le même temps, l’Etat malien doit de l’argent (beaucoup de milliards de francs CFA d’arriérés) à Sotelma qui a souhaité que l’argent que lui doit l’Etat soit déduit du prix de la licence. Ce que le ministre de l’Economie a rejeté car, précise-t-il, « il s’agit de charges de natures différentes dont les montants ne sont pas encore validés» en faisant sans doute allusion au principe de non-compensation des dettes et des créances en matière des finances publiques.
«L’Etat a besoin d’argent », analyse un économiste malien cité par RFI, en ajoutant que « les autorités cherchent des ressources auprès de ceux qui en ont, c’est-à-dire les multinationales.» Tout est dit.
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Trois opérateurs plutôt : il y a aussi Telecel