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L’annonce de l’insincérité des comptes publics a été un choc pour l'arrangement en cours avec le FMI, car elle modifie le chemin fiscal convenu, relèvent les analystes d’Allianz Trade. Selon de nouvelles estimations, le déficit budgétaire s'élevait à 11 % du PIB en 2024, au lieu des 5,5 % affichés. Résultat, une renégociation avec le FMI est en cours. Le nouveau ministre des Finances a assuré aux créanciers internationaux que le nouveau gouvernement travaillera à ramener le déficit budgétaire à 3 % d'ici 2027.

Dakar n’en a pas fini de payer les conséquences du tripatouillage des comptes de l’Etat sous l’ancien régime. Dans une note du 28 mars dernier, l’assureur-crédit Allianz Trade a dégradé la note risque pays du Sénégal, passée de C2 à C3 du fait d’une aggravation de 25 % du ratio dette/PIB, conséquence d’une dette non déclarée entre 2019 et 2024, justifie le premier groupe européen d’assurance-crédit

Dans les deux cas, c’est la conséquence des résultats de l’insincérité des finances publiques et des comptes de l’Etat révélée par l’audit de la Cour des comptes. «Les chiffres révisés du budget et de la dette du Sénégal indiquent des facteurs de crédit fondamentalement plus faibles que ceux que nous avions évalués précédemment», expliquent les analystes de S&P Global Ratings.

Sans surprise, l’agence de notation financière S&P Global Ratings, connue sous son nom historique Standard & Poor’s, a abaissé le week-end dernier de B+ à B, la note souveraine à long terme en devises étrangères et en monnaie locale du Sénégal, avec perspectives stables. Ce déclassement qui va renchérir le coût de refinancement du Trésor et des entreprises publiques, intervient après celui de l’agence Moody’s

Le 13 février, le gouvernement sénégalais a annoncé de possibles poursuites judiciaires contre les auteurs des "manquements graves" révélés la veille par la Cour des comptes dans un rapport invalidant les chiffres officiels sous Macky Sall. Institution de contrôle indépendante, la Cour des comptes a souligné que les faits relatés sont "présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d'infractions à caractère pénal."

Réagissant pour la première fois à un rapport invalidant les chiffres officiels sous sa présidence, notamment la dette et le déficit budgétaire, l'ex-président sénégalais Macky Sall a dénoncé un "procédé politique" disant ne pas craindre d'éventuelles poursuites judiciaires, dans un entretien au magazine Jeune Afrique (JA)