Fitch, qui avait dégradé la note souveraine de la France en 2023, l’a laissée au niveau AA − dans son verdict rendu vendredi soir. Moody’s l’a maintenue au niveau Aa2, un cran au-dessus de Fitch. Les deux agences jugent la perspective stable
Les agences de notation Moody’s et Fitch ont rendu leurs verdicts respectifs de printemps sur la dette souveraine française, vendredi 26 avril au soir : toutes les deux maintiennent leur appréciation inchangée.
Moody’s a maintenu le niveau Aa2 avec une perspective stable, jugeant le risque de défaut de la France très faible malgré la récente dégradation des finances publiques du pays. De son côté, Fitch, qui avait dégradé la note de l’Hexagone en 2023, l’a laissée au niveau AA −, avec une perspective stable également.
«Être sous les 3% du PIB»
Le ministre de l’Economie et des Finances français, Bruno Le Maire, a affirmé, vendredi, avoir « pris note » des verdicts des deux agences. «Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3 % du PIB de déficit en 2027 », a-t-il déclaré dans un communiqué. «Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein-emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques », assure le ministre.
Ces verdicts constituent un soulagement pour M. Le Maire, car la notation des agences arrive après une succession de déconvenues dans les prévisions de Bercy.
En février, le gouvernement avait dû abaisser de 1,4 % à 1 % la croissance attendue cette année, et annoncer qu’il devait trouver en urgence 10 milliards d’économies sur le budget de l’Etat. A la fin de mars, c’est l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui annonçait que le déficit public avait dérapé à 5,5 % du PIB en 2023, au lieu des 4,9 % attendus. Enfin, le déficit public pour 2024, prévu à 4,4 %, a été relevé à 5,1 % du PIB par Bercy, qui a promis un nouvel effort de 10 milliards d’euros jusqu’à la fin de l’année.
3000 milliards d’euros de dette, inquiétude des agences de notation
Ces écarts dans les prévisions macroéconomiques proviennent, selon les économistes de La Banque postale, de « recettes inférieures de 21 milliards d’euros aux attentes » en 2023, davantage que des dépenses qui, pour leur part, « ont été maîtrisées », et augmentent de 3,7 %, contre 4 % en 2022.
Les agences de notation s’inquiètent aussi du montant de la dette, qui dépasse 3 000 milliards d’euros et atteint désormais 110,6 % du PIB français. « La dette française se situe 22 points de PIB au-dessus de la moyenne de la zone euro », observent les économistes dans leur dernière note de décryptage « Rebond » : « C’est le troisième ratio le plus élevé de l’Union européenne, après la Grèce et l’Italie.»
Avec AFP