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Alternatives : Fishilance & Human Rights

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La tenue du troisième symposium international sur la criminalité de la pêche, les 26 et 27 septembre à Vienne, a remis en lumière le fléau de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) en Afrique.

Les impacts se matérialisent principalement par un détournement de revenus, notamment fiscaux, une diminution des stocks de poissons au détriment des pécheurs locaux, et le développement de pratiques esclavagistes sur les bateaux.

Pierre-Samuel Guedj

Pierre-Samuel Guedj
Président d’Affectio Mutandi.

Si les préoccupations liées au développement de la pêche illégale ne sont pas nouvelles, elles figurent aujourd’hui dans les priorités politiques africaines et mondiales et donnent lieu à des mutations normatives similaires à des secteurs traditionnellement plus exposés aux critiques de parties prenantes attentives.

Ainsi l’initiative multipartite Fisheries Transparency Initiative (FITI), lancée fin avril à Bali, rappelle en tout point les avancées obtenues dans le secteur extractif à travers la norme « Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives » (ITIE) adoptée en 2003. Le standard FITI a été coconstruit entre représentants de gouvernements, organisations de pêche et groupes de la société civile (dont les ONG Greenpeace et WWF), et définit 12 exigences de transparence permettant d’évaluer la conformité des pays participants.

Cette initiative normative fait écho à des opérations de Name and Shame individuelles telles que la campagne de Greenpeace visant la marque Petit Navire (cf MutatioWatch du 22/09/17 – Name and Shame, régulateur d’éthique ?). Le groupe Thai Union qui détient la marque a conclu en juillet 2017 un accord avec l’ONG, par lequel il s’engage à développer une stratégie de vigilance incluant l’adoption d’un code de conduite, la présence d’observateurs indépendants ainsi qu’un dispositif de traçabilité numérique complète des bateaux.

Ces évolutions font peser des risques importants sur les flottes qui seraient tentées de contourner ces normes et standards internationaux émergents. Le site Global Fishing Watch, lancé en septembre 2016 par les ONG SkyTruth et Oceana, en partenariat avec Google (qui s’était précédemment engagé de la même manière contre la déforestation), permet ainsi d’observer en ligne le déplacement et les activités de plusieurs dizaines de milliers de bateaux de pêche industrielle. Il constitue à ce titre un nouvel outil digital à disposition des parties prenantes, qu’il s’agisse des gouvernements des Etats impactés ou des consommateurs.

A l’heure où le déclin des stocks de poisson se fait de plus en plus inquiétant, la prise de conscience et les actions des gouvernements des pays côtiers africains concernés :

– illustrent leur volonté d’augmenter leur niveau d’exigence en matière de transparence et de contrôle des pêcheries ;

– rappellent la pertinence de stratégies coconstruites avec l’ensemble des parties prenantes pertinentes ;

– confirment la montée en puissance des risques juridiques, sociétaux et réputationnels pour les industriels du secteur, exacerbée par les outils digitaux.

La note MutatioWatch du 22 septembre précitée est disponible sur demande.

Par Pierre-Samuel Guedj 

Président de la Commission RSE du CIAN

Conseil Français des Investisseurs en Afrique

 

Affectio Mutandi est la première agence conseil en stratégies sociétale, normative et réputationnelle sur les enjeux ESG. A la confluence des parties prenantes, elle articule RSE, Communication corporate & de Crise, Affaires publiques, Compréhension des enjeux juridiques et Relations avec les ONG.

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