Choiseul Africa Business Forum 2023 : L’Afrique doit conquérir sa souveraineté économique

Grand forum d’investissement, la 4ème édition du Choiseul Africa Business s’est tenue les 16 et 17 novembre à Casablanca au Maroc. 

Souveraineté économique en Afrique, ses facettes et les obstacles liés à sa concrétisation ont été au centre des discussions de cet événement dont le Bénin, reconnu pour ses efforts remarquables en matière de développement économique, était mis à l’honneur.

La 4e édition de Choiseul Africa Business Forum a organisé ses travaux les 16 et 17 novembre dans la capitale économique du Maroc, Casablanca. Après Madagascar, l’année dernière, le pays à l’honneur de cette rencontre annuelle orientée business est la République du Bénin.

Via sa Vice-présidente Mme Mariam Chabi Talata, qui a fait le déplacement, et son ministre des Affaires étrangères Olushegun Bakari, en distanciel, les deux représentants officiels du Bénin ont fait une présentation succincte de leur économie et les perspectives attractives qu’elle offre aux investisseurs dans les secteurs d’activité sous la direction du Président Patrice Talon. Le ministre des Affaires étrangères du Bénin a saisi cette occasion pour décliner la philosophie économique et politique du chef de l’Etat tournée vers la coopération sud-sud, notamment entre pays africains pour renforcer les investissements.

En cela, le Maroc, deuxième pays africain investisseur en Afrique, est incontestablement un exemple à amplifier. Pour aller dans le même sens, Mehdi Tazi, Vice-président Général de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a écrit sur X (ex tweeter) : «Riches échanges sur la nécessité de changer de paradigme en voyant le marché africain comme 1 marché unique où chacun des 54 pays africains apporte ses avantages compétitifs, dans une logique de complémentarité & d’intégration, en préparation de l’opérationnalisation de la Zlecaf.» Le succès de cette vision passe forcément par la suppression des visas entre pays africains comme l’ont fait aujourd’hui dans les faits, outre le Bénin, le Rwanda et le Kenya. Sinon, comment imaginer la Zlecaf avec des lourdeurs décourageant la libre circulation des personnes et des biens ? Allant toujours dans le même sens, dans une allocution lue en son nom par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc, Leila Benali, à l’ouverture du Choiseul Africa Business Forum, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances marocaine, a indiqué que le contexte des crises successives “confirme notre conviction que seule une réponse africaine globale et commune serait en mesure de permettre aux pays africains de relever les défis liés à la souveraineté économique.” Pour ce faire, elle a appelé à l’exploitation optimale des ressources, des moyens et des avantages comparatifs de chaque pays ou région et leur mise en commun, dans une approche globale, coordonnée et intégrée, ainsi qu’à l’approfondissement des chaînes de valeurs régionales et sectorielles dans le sens de la complémentarité. Le Bénin, invité d’honneur de Choiseul Africa Business Forum 2023 se place résolument dans cette dynamique. 

Le Bénin dans une nouvelle dynamique économique et commerciale 

Lors de cette 4e édition de Choiseul Business Africa Forum, le Bénin à travers ses entrepreneurs, startupers… présents en masse dans plusieurs secteurs économiques porteurs, a mis en avant les multiples opportunités d’investissements qu’offre son économie en pleine transformation tous azimuts. A cet égard, un panel dédié aux investissements dans le pays a été organisé ainsi que des séances de B2B. Cette session spéciale a permis de présenter en détail les atouts et les ambitions économiques du pays ouest-africain. L’accent a été mis sur la vision du pays de transformer ses produits agricoles et de valoriser sa chaîne de valeur. Pour paraphraser Chakib Alj le Patron de la CGEM : au lieu de produire la noix de cajou au Bénin, aller la transformer au Vietnam pour finir par la vendre au Maroc en produit fini, il est plus pertinent de réussir ce processus de transformation qualitative au Bénin ou dans la sous région… Ainsi on aura sauvegardé les emplois que de les exporter !

Ce process sous-tend la mise en place d’un environnement favorable à l’acte d’investir. C’est un environnement gagnant pour attirer plus d’investisseurs dans le secteur agricole au sens large.

C’est Eric Akoute, Directeur des études de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (APIEX) au Bénin qui l’a bien décrit concernant le cas de son pays : «le Bénin se présente à ce forum non seulement pour promouvoir ses atouts, mais également pour nouer des partenariats stratégiques. L’objectif est d’attirer des investisseurs internationaux et de présenter le pays comme une destination attrayante et viable pour les affaires et l’investissement.»