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Les Africains seront de plus en plus nombreux à vivre dans une zone urbaine. Ils seront plus de 950 millions nouveaux citadins à l’horizon 2050. Si cette urbanisation est porteuse d’opportunités, elle est aussi et surtout source de vrais défis notamment pour les villes intermédiaires qui seront concernées par les deux tiers de cette croissance.
La population mondiale se situera entre 8,5 milliards en 2030 et 12,7 milliards en 2100. Parmi les nouveaux habitants qui viendront s’ajouter à la population urbaine mondiale, 90 % de cette croissance se fera en Asie et en Afrique.
Aussi, sur les 2 milliards de personnes s’ajouteront à la population mondiale d’ici 2050, un peu plus de la moitié (52 %) viendrait des pays d’Afrique subsaharienne. A cet horizon, la majeure partie de la population africaine vivra en ville, et dans des villes intermédiaires notamment. Il va sans dire que la démographie de l’Afrique conditionne son urbanisation.
Les villes intermédiaires en Afrique concentraient 30% de la population urbaine en 2015 selon l’étude Africapolis. Celle-ci a identifié 1348 villes intermédiaires pour une population de 173 millions. D’après Africapolis, le continent compte 26 villes intermédiaires de la tranche supérieure des villes intermédiaires, entre 400000 et 500000 habitants, qui ne pèsent que 8% de la population des villes intermédiaires.783 villes intermédiaires de 50000 habitants à 100000 habitants qui abritent 58% de la population totale des villes intermédiaires. Elles devaient accueillir au moins la moitié des nouveaux urbains dans les 30 prochaines années. Aussi, 539 villes intermédiaires dont la population se situe entre 100000 et 200000 habitants représentant 29% de la population des villes intermédiaires.
Aujourd’hui, toutes les projections montrent que la population urbaine africaine avoisinera 1,2 milliard d’habitants en 2050. Par cette forte augmentation globale de la population, les villes intermédiaires contribuent à hauteur de 40% au PIB africain. C’est dire que l’amélioration des conditions de vie des populations africaines et la transformation structurelle économique et sociale du continent sont étroitement liées à la manière dont la réalisation des Agendas 2030 et 2063 sera abordée dans les villes intermédiaires. Lesquelles sont à coup sûr les laboratoires où le continent devra inventer sa propre approche et sa propre trajectoire de développement.
Si cette urbanisation est porteuse d’opportunités, elle est aussi et surtout source de vrais défis pour les villes intermédiaires.
Insalubrité, insécurité, insuffisance des services de base, inflation de l’informel… Des déficits et des dysfonctionnements consécutifs à une absence de vision et de planification stratégique. Les derniers plans d’urbanisme de la plupart des métropoles du continent dataient des années 1970, et, pendant les deux décennies suivantes, des ajustements et des bricolages à l’efficacité toute relative leur ont tenu lieu de plans de développement urbain. Pendant ce temps, sous la pression de la croissance démographique et de l’exode rural, le taux d’urbanisation du continent s’est accéléré à un rythme effréné pour flirter avec les 4 % par an, selon l’ONU-Habitat. Les Etats et les municipalités ont d’abord semblé impuissants face à la progression du phénomène, d’où une expansion urbaine non maîtrisée, avec une multiplication de quartiers précaires, non viabilisés, sans aménagements, sous-intégrés, où se sont anarchiquement étalés les logements et commerces informels. Heureusement, depuis une dizaine d’années, les gouvernements et les collectivités locales ont élaboré des documents de planification urbaine stratégique qu’ils sont en train de mettre en œuvre. Ces réflexions d’ensemble sur le sens à donner à la dynamique métropolitaine leur ont permis de dresser un état des lieux précis de leurs villes, afin d’élaborer un cadre général capable d’anticiper la croissance urbaine, les futurs besoins des populations comme de l’économie, de s’y adapter et, donc, de concevoir une «ville intelligente».
Les plus de 5000 participants attendus au sommet Africités 9 à Kisumu pour débattre des Agendas 2030 et 2063 appelant à l’urgence de réfléchir à une urbanisation résiliente et durable en Afrique, auront fort à faire.