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Peter Anyang’ Nyong’o, Gouverneur de Kisumu au Kenya, ville hôte d’Africités-9, révèle dans cette interview l’ambition de sa ville d’améliorer sa couverture verte, l’urgence pour les collectivités du continent d’accorder leurs violons pour faire face aux problèmes liés à la gouvernance en Afrique.
“Nous devons arriver à avoir au niveau continental une compréhension commune de ce que nous devons faire pour restructurer nos villes”
AFRIMAG : Pouvez-vous présenter votre ville ?
Peter Anyang’ Nyong’o : Kisumu est la troisième plus grande ville du Kenya, située presque sur l’Equateur, à l’Ouest de Nairobi, sur le Lac Victoria, deuxième plus grand lac d’eau douce dans le monde. Ainsi, l’industrie de la pêche est l’une des plus importantes du comté de Kisumu, dont je suis le Gouverneur. Kisumu est également connue pour sa population sportive, avec des jeunes qui excellent au football, au hockey et à d’autres sports, et qui ont remporté plusieurs médailles lors de matches africains et internationaux. En tant que ville intermédiaire, Kisumu va abriter la 9ème édition du Sommet Africités. La population de cette ville augmente et nous pensons qu’elle atteindra facilement les 3 millions d’ici 2050. L’une des raisons pour laquelle cette population augmente est l’économie croissante. Le comté a un secteur agricole fort qui approvisionne les villes en produits agricoles pour la consommation, mais aussi l’exportation dans la région de l’Afrique de l’Est. Nous parlons donc d’une ville très dynamique, animée et divertissante. Kisumu est typique des villes qui se trouvent sur de grandes quantités de ressources en eau. En 2010, la nouvelle Constitution a restructuré le système de gouvernement
AFRIMAG : Les villes intermédiaires occupent une place stratégique dans l’urbanisation en Afrique. Comment se prépare votre municipalité à ce changement ?
Peter Anyang’ Nyong’o : Nous nous préparons à ce changement, notamment à travers un plan géophysique local et détaillé de la ville, pour savoir exactement où habite la population, quelles ressources naturelles et quelles infrastructures nous avons, et quels problèmes nous rencontrons en terme d’utilisation des terres et de contrôle environnemental, car l’environnement est une problématique très importante. Pendant la pandémie Covid-19, nous avons ressenti le besoin de raviver l’agriculture urbaine, car l’accès au marché au-delà de Kisumu était devenu difficile, mais la population devait se nourrir.
Pendant le Sommet Africités, nous voulons faire de Kisumu une ville connectée et y déployer l’accès Wi-Fi gratuit. Tout le monde pourra l’utiliser pour s’informer et communiquer, ce qui est beaucoup plus simple que l’utilisation d’une cabine téléphonique pour passer un appel.
AFRIMAG : Le Sommet Africités 9 sera crucial pour les villes intermédiaires…
Peter Anyang’ Nyong’o : Absolument ! Pendant le Sommet, il sera important de comparer nos expériences à celles d’autres villes africaines, pour répondre aux questions suivantes : Quel est le mode de financement des zones urbaines dans les autres parties de l’Afrique ? Comment les villes comptent faire face à la question des zones urbaines en pleine croissance? Avons-nous, Kényans, des leçons à partager avec les autres pays ? Et quelles leçons ont-ils à partager avec nous ? Les réponses aideront l’Afrique à former une base commune de connaissances et d’idées sur les problématiques liées aux zones urbaines. Je pense que cela est très important, car par exemple, le partage d’expérience par le Burkina Faso pourrait être utile au Kenya.
AFRIMAG : Comment les villes intermédiaires comme la votre peuvent contribuer à la création de richesse nationale, au développement économique local et à la démocratie locale ?
Peter Anyang’ Nyong’o : Comme je vous l’ai dit, le Kenya est composé de 48 gouvernements, un national et 47 comtés, ce qui veut dire que les comtés sont là où les gens vivent. Un Kenyan vit dans un comté, une unité décentralisée. C’est là où il travaille et crée de la richesse. L’addition totale de la création de richesse dans tous les comtés représente le PIB national, justement parce que les activités productives et la création de richesse se passent dans ces comtés. Cela peut être parce que le gouvernement central stimule l’investissement dans ces comtés, mais il se peut aussi que cette création de richesse soit initiée par les comtés eux-mêmes, à travers leurs propres politiques et programmes de développement. Dans le cas où le PIB du Kenya connaîtra un essor exponentiel, les deux niveaux de gouvernements, qui sont interdépendants, doivent s’engager dans la création de richesse, au niveau local et régional. C’est très important pour l’économie du Kenya et du comté. Je vous donne l’exemple du port, que le comté de Kisumu ne pouvait réaliser seul, et a du recourir aux ressources mises à disposition par le gouvernement central. La richesse créée dans le port peut facilement être comptée dans le PIB du comté, mais c’est en réalité dans le PIB de la nation qu’il sera compté. Si nous créons un environnement propice à l’investissement dans le secteur public et privé, cela contribuera à la création de richesse dans le comté et à la croissance de son PIB, ce qui est pris en compte par l’Autorité de la Statistique kényane. Une corrélation existe entre les bonnes politiques économiques, de meilleurs systèmes de responsabilisation des comtés et le taux de croissance du PIB du comté, qui se distingue du PIB national. Nous devons avoir de bonnes politiques, notamment dans le secteur agricole, car c’est la plus grande partie de notre économie. Nous sommes capables de produire des épices, dont le volume est faible et le prix élevé. Leur volume est faible car il est possible de cultiver des épices sur un petit bout de terre et sans autant de travail intensif comparé aux cultures qui requièrent un grand terrain. En plus, les épices rapportent beaucoup. Nous devons alors repenser le secteur agricole de Kisumu, car un secteur qui dépend entièrement de produits agricoles de gros volume et à bas prix ne réussira pas dans la concurrence sur le marché : le coût de la transportation est élevé. Imaginez devoir exporter du maïs vers l’Arabie Saoudite, cela coûtera cher et prendra du temps, alors qu’il est possible de rapidement envoyer nos épices dans un avion vers l’Arabie Saoudite et gagner beaucoup d’argent, c’est pour cela que nous devons penser à une nouvelle façon de faire croître le PIB de notre comté.
AFRIMAG : Quel est votre message d’invitation aux participants du 9ème Sommet Africités ?
Peter Anyang’ Nyong’o : Bienvenue à Kisumu, la ville aux possibilités infinies, alors que nous entamons notre quête pour la renaissance de l’Afrique et des villes intermédiaires, qui deviendront les métropoles du continent dans les 20 prochaines années.