Le gouvernement algérien veut mettre à profit la fenêtre de tir actuelle marquée par l’explosion de la demande et la hausse des cours sur le marché du gaz afin de tirer le maximum de revenus de ventes du gaz dont le pays est l’un des plus importants producteurs dans le monde.
Selon le président, Abdelmadjid Tebboune, Alger ambitionne de doubler sa production gazière destinée exclusivement à l’exportation. « Nous produisons actuellement près de 102 milliards de m3 de gaz, dont la moitié est consommée localement. J’espère qu’en 2023, nous atteindrons une production de 100 milliards de m3 de gaz destinée exclusivement à l’exportation », a-t-il précisé lors la visite du pavillon des industries pétrolières du groupe Sonatrach, à la Foire de la production algérienne (FPA-2022), inaugurée mardi 13 décembre à Alger.
Le chef de l’Etat algérien a profité de cette occasion pour rassurer les partenaires étrangers du pays, en particulier l’Europe quant à l’engagement d’assurer leurs demandes en énergie. « L’Algérie est un partenaire énergétique très fiable pour l’Europe », a-t-il soutenu, saluant notamment le partenariat entre l’Algérie et l’Italie.
Le PDG de la compagnie pétrolière algérienne, Sonatrach, Toufik Hakkar, a fait savoir que « les exportations de gaz algérien vers l’Italie avaient atteint un niveau record ». Les exportations ont avoisiné les 97 millions de m3/jour vers l’Italie au mois de novembre, a révélé le patron de la Sonatrach, soulignant que « l’Algérie exporte actuellement près de 27 milliards de m3 de gaz/an vers ce pays ».
40 milliards de dollars à investir sur cinq ans
L’Italie pourrait devenir un hub pour la distribution du gaz algérien vers d’autres pays européens, espèrent les autorités algériennes. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, grâce à son gaz, l’Algérie a regagné des galons au niveau géopolitique. De nombreux pays européens ont approché Alger pour se faire livrer des quantités de gaz et sortir de la dépendance de la Russie. En plus de l’Italie, l’Algérie a également signé, en novembre dernier, un contrat de livraison de gaz à la Slovénie qui doit recevoir 300 millions de m3 de gaz pendant les trois prochaines années. Elle mène également des discussions avec la France qui veut également plus de gaz algérien. Ces discussions entre Sonatrach et Engie ont été entamées lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie fin août dernier.
En vue de répondre à cette demande, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a confirmé que le groupe allait investir 40 milliards de dollars sur cinq ans pour développer ses capacités de production d’hydrocarbures notamment le gaz.
