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Le président sortant a déjà mis en branle une machine bien huilée, en choisissant son directoire de campagne au sein même du parti au pouvoir, El Insaf dont des figures de proue sont aux commandes : Sid’Ahmed Ould Mohamed, actuel ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, coopté par le président Ghazouani comme directeur national de sa campagne, et Sidi Mohamed Ould Maham, directeur général du Port autonome de Nouakchott (PANPA), ancien ministre et ancien président du parti au pouvoir, désigné directeur de campagne adjoint.

En Mauritanie, les partisans des sept candidats à la présidentielle du 29 juin 2024 n’ont pas attendu l’ouverture de la campagne électroale, prévue le 14 juin prochain, pour aller à la rencontre des électeurs qui décideront de qui présidera aux destinées des Mauritaniens à partir d’août prochain, date retenue traditionnellement pour l’investiture du président élu

Pour beaucoup d’observateurs, l’élection présidentielle du 29 juin prochain n’a pas d’enjeu véritable, à part,  peut-être, celui de savoir si le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani passera au premier tour, comme en 2019, (52%) ou s’il sera forcé à défendre son fauteuil après un second round où l’opposition devra s’unir pour montrer qu’elle existe malgré la débâcle de juin 2023 lors d’élections municipales, législatives et régionales gagnées haut la main par un parti au pouvoir au meilleur de sa forme et bénéficiant du déclin de l’opposition traditionnelle représentée par l’APP (Alliance populaire progressiste), du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), de l’AJD/MR (Alliance pour la justice et la démocratie, mouvement de la rénovation) et l’UFP (Union des forces de progrès).

Les Mauritaniens repartent aux urnes, le 29 juin prochain, pour se choisir un président de la République. Face au président sortant, unique candidat de la majorité présidentielle forte d’une quinzaine de partis politiques, l’opposition, elle, part en rangs dispersés. A ce jour, ils sont six candidats déclarés pour tenter d’être président à la place du président, avec des cartes et opportunités diverses, mais ils doivent d’abord franchir l’obstacle des parrainages dont décide, en dernier recours, le parti au pouvoir, El Insaf, et ses alliés de la majorité présidentielle

Malgré les conditions favorables, avec une opposition en décrépitude, le pouvoir ne laisse jamais rien au hasard. Au niveau du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, le plus fidèle des soutiens de Ghazouani, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, passé de Directeur de Cabinet à un ministère qui gère le quotidien des Mauritaniens, est déjà à l’œuvre.

Après avoir organisé, en juin 2022, des élections municipales, législatives et régionales, qui ont consacré la mainmise d’El Insav (parti au pouvoir) sur la quasi-totalité des 216 conseils municipaux, la totalité des régions (13) et plus des deux tiers des députés de l’Assemblée nationale (176), la Mauritanie se prépare à appeler les électeurs aux urnes, en juin 2024, pour élire un président de la République.

Mauritanie : opposition dans l’opposition

La scène politique mauritanienne connaît actuellement un calme qui ressemble fort à celui qui précède la tempête. Si, côté majorité, on savoure toujours le triomphe aux élections municipales, législatives et régionales, l’opposition, elle, est traumatisée par ses propres contradictions exacerbées sans doute par les «bons» résultats des uns et la descente aux enfers des autres.