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Ticad : quand le Japon mise sur l’agriculture pour jouer dans la cour des grands

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La 7ème édition de la Ticad, l’acronyme de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Tokyo International Conference on African Development) s’est déroulée du 28 au 30 août 2019 à Yokohama (Japon).

ticad-2019Parmi les résolutions prises lors de cette rencontre figure, en bonne place, la volonté de Tokyo d’aider l’Afrique à résoudre, dans les dix prochaines années, la question de l’insécurité alimentaire, inexplicable dans un continent qui compte 60% des terres agricoles non exploitées dans le monde.

Au deuxième jour de cette conférence, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis d’appuyer l’Afrique à doubler sa production de riz dans les onze années à venir. Il s’agira, pour Tokyo, d’aider le continent africain à produire 50 millions de tonnes de riz par an en 2030. Actuellement, l’Afrique importe 45% de sa consommation en riz et a un taux moyen de rendement à l’hectare deux fois plus faible qu’ailleurs dans le monde (2,2 tonnes contre 4,5 tonnes en Asie).

En forte concurrence avec les USA, l’UE et la Chine, dans le domaine de l’APD (Aide publique au développement), toujours vue comme l’arme la plus efficace pour la diplomatie économique, Tokyo veut faire de cette céréale, de plus en plus prisée en Afrique, un pont entre lui et le continent.

Son engagement ne pourrait cependant être tenu que si la production africaine de riz qui augmente en moyenne de 5% par an est portée par des politiques agricoles dynamiques : subvention des semences, des engrais et des équipements, soutien aux producteurs et parfois même aux prix. Donc, que les Africains eux-mêmes sentent la nécessité de développer une agriculture qui pourrait leur permettre d’économiser, pour un usage autre, d’importantes ressources en devises consacrées à l’importation de 24 millions de tonnes de riz par an.

La Ticad a été inaugurée en 1993 afin de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement. Les réunions sont organisées sous la houlette du Japon et co-organisées par les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine (Cua).

Avec la Ticad, le Japon occupe une place centrale dans la promotion d’un dialogue international pour le développement de l’Afrique. Les approches innovantes de cette conférence incluent : les concepts d’appropriation africaine et de partenariat international, la promotion de la participation des organisations internationales, des pays donateurs, du secteur privé et des organisations de la société civile, et enfin la mise en place de mécanismes de suivi pour mesurer l’avancement des programmes et des projets.

Les Ticad ont eu lieu au Japon, tous les cinq ans jusqu’en 2013. Depuis lors, ce sommet est organisé tous les trois ans, à tour de rôle en Afrique et au Japon. Il est à noter que la sixième édition s’est tenue à Nairobi, au Kenya, en 2016, marquant sa première organisation sur le sol africain.

Cette initiative répond à la volonté grandissante de l’Afrique de prendre en main son programme de développement. En 2016, plus de 30 milliards de dollars d’APD avaient été annoncés, enveloppe atteignant 50 milliards cette année. Mais la réplique de la Chine qui a annoncé 60 milliards de dollars d’aide à l’Afrique, lors du précédent sommet Chine-Afrique, à Johannesburg en 2015, devrait pousser le challenge encore plus haut.

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