Plus de 300 personnes ont été interpellées dans sept pays d’Afrique, et près de 2.000 appareils électroniques saisis lors d’une vaste opération internationale de lutte contre la cybercriminalité, a annoncé lundi 24 mars Interpol
Menée entre novembre et février et nommée « Red Card » (Carton Rouge), elle a ciblé « les escroqueries aux services bancaires mobiles, aux investissements et aux applications de messageries », précise dans un communiqué l’organisation internationale de coopération policière, dont le siège est à Lyon.
5000 victimes
En quatre mois, les autorités du Bénin, Nigeria, Rwanda, Togo, de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud et de la Zambie « ont arrêté 306 suspects et saisi 1.842 appareils » et découvert des escroqueries ayant fait plus de 5.000 victimes, selon Interpol.
Au Nigeria, la police a arrêté 130 personnes, dont 113 ressortissants étrangers, soupçonnées notamment « de fraudes aux casinos en ligne et aux investissements. »
1000 cartes SIM saisies en Afrique du Sud
« Les suspects, qui convertissaient les gains en actifs numériques pour dissimuler leurs traces, étaient recrutés dans différents pays pour mener ces opérations illégales dans un maximum de langues », explique Interpol. Certains pourraient être « victimes de traite d’êtres humains, contraintes ou forcées à se livrer à des activités criminelles », note l’organisation.
En Afrique du Sud, plus de 1.000 cartes SIM et une cinquantaine d’ordinateurs de bureau et antennes relais, « liés à un système sophistiqué de fraude aux SIM box », ont été saisis. Ce dispositif, « couramment utilisé par les criminels pour mener des attaques de phishing par SMS à grande échelle », transforme les appels internationaux en appels locaux. 40 personnes ont été arrêtées.
Pour leur part, les autorités rwandaises ont arrêté 45 membres d’un réseau, dont les membres se faisaient passer pour des employés des télécommunications ou des proches de personnes blessées pour soutirer des informations à leur victime et accéder à leurs comptes bancaires.