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Entretien : Mohamed Methqal, Ambassadeur-Directeur Général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI)

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LAgence marocaine de coopération internationale (AMCI) a fortement contribué à la formation de plusieurs générations de cadres africains : ministres, ambassadeurs, ingénieurs, juristes, techniciens… La liste des Africains occupant des postes de responsabilité et ayant bénéficié des services de cette institution, relevant du ministère marocain des Affaires Etrangères, est longue.

Son Directeur général, Mohamed Methqal, revient sur les réalisations et les ambitions de ce bras armé de la coopération Sud-Sud du Maroc, qui s’est transformé au fil des ans pour devenir un centre de rayonnement de l’expertise du Royaume en Afrique et au-delà.

« L’AMCI a permis la formation de 23’000 étudiants lauréats africains originaires de 47 pays entre 1999-2019 »

 

AFRIMAG : Depuis l’année 1999, date du début de règne du Roi Mohammed VI, l’AMCI a pris un tournant nouveau et multiforme. Quel bilan pourriez-vous en tirer aujourd’hui ?

Mohamed Methqal, Ambassadeur-Directeur General de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale

Mohamed Methqal, Ambassadeur-Directeur General de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale

Mohamed Methqal : Depuis 1999, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait de la coopération Sud -Sud, un des principaux piliers de la politique étrangère du Royaume et a accordé au continent africain une place privilégiée, puisqu’il l’a placé comme priorité de l’action diplomatique. Le Souverain s’est engagé personnellement pour l’émergence de l’Afrique à travers la mise en œuvre d’un ensemble d’actions, d’initiatives et de projets à fort impact social et humain. Pour accompagner cette Vision Royale, l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) qui agit en étroite coordination avec le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, depuis sa création en 1986, œuvre à contribuer à renforcer les relations du Maroc avec les pays du continent africain.

Cette coopération consiste à partager avec les pays frères africains, l’expérience et le savoir-faire développés par le Maroc dans divers secteurs. Sur ces vingt dernières années, l’AMCI a connu un élargissement de ses activités. En effet, l’Agence a vu ses métiers évoluer allant de la coopération  académique po ur aujourd’hui hui couvrir d’autres métiers comme la coopération technique qui consiste à partager et à placer l’expertise marocaine au service du développement durable des pays partenaires. L’Agence travaille aussi sur l’appui aux pro jets de développement durable où plus d’une centaine de projets se rapportant aux secteurs vitaux o nt été soutenus par le Royaume du Maroc à travers l’AMCI dans : l’eau, la santé, l’éducation, la pêche, … Par ailleurs, l’AMCI est active dans le domaine  humanitaire en étant l’outil du Royaume qui contribue à faciliter  et coordonner l’acheminement des aides humanitaires octroyées par le Maroc en application des Hautes Instructions Royales. Plus précisément, entre 1999 et 2019, l’AMCI a contribué à la réalisation d’importantes actions au service  du  développement  du  continent  africain. C’est  le cas dans  le  cadre  de  la coopération académique  où  23’000  étudiants  africains  originaires de  47 pays  o nt  été lauréats de l’enseignement supérieur public au Maroc. C’est aussi vrai au niveau de la coopération technique, environ 4’300 cadres du secteur public (originaires de 42 pays africains) o nt bénéficié des programmes de renforcement de capacités mis en œuvre par l’AMCI et les différents partenaires techniques marocains de l’Agence. Ainsi, l’AMCI s’est inscrite dans cette dynamique au service d’un développement humain durable de l’Afrique avec des programmes concrets et à fort impact sur le terrain.

Votre partenaire l’Université Al Akhawayan formera désormais des étudiants d’Afrique et d’autres zones géographiques. Comment se traduira-t-il dans les faits cette forme de coopération avec cette Université ?

Il est important de situer ce partenariat dans un cadre plus global.  La coopération académique au sein de l’AMCI s’appuyait jusque-là sur un réseau d’établissements d’enseignement supérieur publics, constitué d’universités, de grandes écoles et des centres de formation professionnelle. Durant cette période, il n’y avait pas encore d’établissements créés dans le cadre d’un partenariat public-privé. Ces dix dernières années, une nouvelle offre de formation a été mise en place au Maroc. Depuis deux ans, no us travaillons avec l’Université Al Akhawayn et les autres universités qui ont été créées au Maroc dans un cadre de Partenariat public-privé (PPP) : l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir, l’Université internationale de Rabat(UIR), l’Université Euro-Med de Fès et les deux Facultés de médecine privées lancées à Rabat et Casablanca. Plusieurs programmes de partenariat ont été initiés avec ces nouveaux établissements. Aussi, no us œuvrons auprès des bailleurs internationaux pour mobiliser des fonds afin de pouvoir accompagner cette offre de formation au profit des pays partenaires.

Désormais, à travers ce partenariat avec l’Université Al Akhawayn, nous aurons l’avantage, dans le cadre de la coopération du Royaume, de pouvoir offrir un cursus de formation universitaire en langue anglaise aux pays partenaires dans divers domaines : sciences, business, relations internationales. A travers ce partenariat, nous répondrons mieux aux besoins exprimés par plusieurs pays partenaires d’Afrique anglophone, d’Amérique Latine, des Caraïbes et des iles du Pacifique. C’est cette volonté de renforcer la coopération du Royaume avec ces régions qui no us a animée pour développer ce type de partenariat.

Où se situe aujourd’hui, votre projet de réseautage des lauréats africains et étrangers ? Quen est-il de la plateforme digitale de l’AMCI ?

Parmi les initiatives que nous avons développées, figure le lancement de la plateforme digitale « Morocco Alumni ». C’est un outil essentiel pour rassembler et connecter à la fois les étudiants de la coopération du Royaume avec les lauréats. Comme je l’ai souligné, à travers le canal de la coopération du Royaume, L’AMCI a permis la formation de 23 000 étudiants lauréats africains originaires de 47 pays entre 1999 -2019. Et 4300 cadres africains ont bénéficié des programmes de renforcement de capacités dispensés par l’AMCI et ses partenaires techniques. Auxquels il faut ajouter les 13 000 étudiants internationaux de cette année académique parmi lesquels 11000 étudiants africains. Nous avons donc un pool d’environ 40 000 talents. D’où l’intérêt et l’urgence de constituer cette plateforme digitale pour connecter étudiants, lauréats, professionnels et partenaires de la coopération. Cette plateforme offrira d’autres services parmi lesquels l’accès à des offres d’emploi ou de stages. Il sera également possible d’y publier des cours en ligne, partager du savoir et de la connaissance au profit des membres de la plateforme. Le lancement officiel de cette plateforme sera effectué cette année 2019 avec la participation de plusieurs ministres africains lauréats du Maroc.

Comment se décline le programme académique 2019-2020 ?

Il évoluera dans le cadre de notre offre de coopération académique. Dès la prochaine rentrée, no us ajouterons des programmes au profit des nouveaux étudiants des pays partenaires qui pourront être inscrits à l’Université Al Akhawayn ainsi que celles créées dans un cadre PPP comme de l’Université Mohammed VI  Polytechnique de Benguerir, l’Université internationale de Rabat(UIR), l’Université Euro-Med de Fès et les deux Facultés de médecine privées lancées à Rabat et Casablanca. Nous comptons élargir davantage nos services dans la coopération académique par la mise en place d’un « carrier-center » pour faciliter l’employabilité des étudiants lauréats. Aussi, des programmes de renforcement des capacités au profit des étudiants de la coopération seront lancés, notamment dans l’entrepreneuriat et le leadership. Au niveau de la coopération technique, l’année dernière avec 20 partenaires techniques, AMCI a pu dispenser 46 cycles de formations de renforcement de capacités au profit de 600 bénéficiaires originaires de 60 pays. Notre ambition pour 2019, c’est d’atteindre 800 bénéficiaires avec 30 partenaires techniques parmi lesquels des partenaires du secteur privé et de la société civile. Notre ambition est de réellement contribuer à l’émergence des pays du Sud avec et en priorité l’émergence de l’Afrique.

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