A Paris, les décideurs du monde bien conscients de l’ampleur de ce danger climatique veulent prendre des engagements contraignants pour inverser la tendance. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix d’autant que personne n’est à l’abri. Mais seulement, à cette tribune, comme d’habitude, les fausses promesses des occidentaux risquent de faire gripper la machine. En effet, si tant est qu’il est avéré que ce sont les occidentaux principalement – la Chine, l’Inde et les autres pays émergents gros émetteurs de carbone récents – les grands pollueurs de la planète avec dans le peloton de tête les Etats-Unis d’Amérique, la réalité est qu’ils ne veulent pas aller au rythme idéal de la transition énergétique recommandée. Le Congrès américain a déjà mis en garde le président Obama, avant son voyage à Paris, contre un éventuel engagement qui pourrait changer le mode de vie de ses compatriotes. Du reste, cet avertissement des législateurs américains rappelle le refus de George W. Bush qui, refusant de ratifier les accords de Kyoto en 2005, s’est contenté de se justifier en ces termes: «la forte consommation d’énergie fait partie du mode de vie américain, alors que le mode de vie américain est sacré». Bush a peut-être dit haut ce que bon nombre de dirigeants des pays industrialisés pensent tout bas pour assurer la providence à leurs populations. Et c’est l’Afrique qui semble devenir le dindon de la farce que les puissances veulent contraindre à opter pour les énergies renouvelables qu’elles-mêmes refusent d’adopter pour des raisons évidentes de leur grande consommation d’énergie. Les dirigeants africains qui ont tenu un mini-sommet ce 1erdécembre, en marge de la COP21, devront donc davantage examiner avec prudence la mirobolante promesse des pays industrialisés de financer le Fonds vert sur le climat à hauteur de 100 milliards de dollar par an d’ici à 2020. Etant le continent le moins industrialisé, l’Afrique va-t-elle encore se laisser piéger par les puissances occidentales qui ont eu recours aux énergies nucléaires et fossiles pour leur industrialisation ?
Attention aux fausses promesses !
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