Pendant que les marchés boursiers internationaux sont à la peine, les Places boursières de la région du Golfe affichent une santé insolente, relève notre confrère Les Echos dans son édition du mardi 31 mai. Le Tadawul (indice boursier) saoudien a pris plus de 10 % depuis le début de l’année.
La Bourse de Riyad a de loin la capitalisation la plus élevée de la région (2.788 milliards de dollars). A Abu Dhabi (397 milliards de dollars de capitalisation), l’ADX enregistre, lui, une hausse de 13 %. En comparaison, à Wall Street, l’indice de référence S&P 500 s’est contracté de 15 %, et le CAC 40 a perdu 10% depuis le début de l’année.
Contrairement aux Places occidentales, celles des monarchies pétrolières du Golfe n’ont pas été plombées par l’éclatement de la bulle de la tech. Au contraire, elles ont bénéficié à plein de la hausse des prix du pétrole. Les cours de l’or noir ont augmenté de plus de 50 % depuis janvier. La croissance économique est revenue à son niveau d’avant la pandémie. Au premier trimestre, l’Arabie saoudite a enregistré un taux de croissance de 9,6 %, le plus élevé depuis 2011, d’après l’Autorité générale des statistiques. Au Bahreïn, les hydrocarbures devraient permettre au PIB d’afficher une croissance de 3 % en 2022.
Signe de la confiance des investisseurs, le gouvernement fédéral d’Abu Dhabi a réussi à lever 408,4 millions de dollars grâce à la toute première adjudication d’obligations libellées en monnaie locale (le dirham). Du côté des entreprises, les annonces de levées de fonds et d’introduction en Bourse pleuvent. Adnoc, la plus grosse compagnie pétrolière des Emirats arabes unis, et Borealis, champion autrichien de la chimie, introduisent en Bourse leur joint-venture, Borouge. Au cours d’entrée en Bourse (0,66 dollar), la valorisation de la société ressort à 20 milliards de dollars.
Le groupe pétrolier saoudien Saudi Aramco envisage, lui, d’introduire en Bourse 30 % de sa filiale de négoce, achevant la stratégie de monétisation des actifs du groupe, initiée avec l’IPO record de la société-mère Aramco en 2019 (2.000 milliards de dollars de capitalisation). Aramco Trading pourrait être valorisé plus de 30 milliards de dollars, selon les experts. C’est l’une des plus grosses opérations de l’année.