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Dans ce qui est communément appelée Zone CFA en Afrique Centrale et de l’Ouest, désormais, le nombre d’agences des banques marocaines représente le double des françaises. Les revenus n’ont pas progressé aussi vite, mais les nouveau-venus gagnent autant que les banques des anciennes puissances coloniales.
Cette agence passe en revue le secteur bancaire dans 66 pays répartis dans 6 zones, à savoir : Amérique latine, Afrique du Nord et subsaharienne, Asie, Europe de l’Est (PECO), Moyen-Orient. L’approche est basée sur l’analyse des résultats d’un large échantillon de banques (840 banques et 280.400 agences) sur une période de 8 ans.
Une stratégie d’extension payante
Ainsi « Attijariwafa bank est aujourd’hui en Afrique de l’Ouest l’acteur le plus dynamique de la zone avec plus de 13,5% de parts de parc d’agences », souligne Jean Marc Velasque, partner chez Nouvelles Donnes. La BMCE (maison-mère de Bank of Africa) arrive troisième juste derrière Ecobank, avec 11,7%, alors que la Banque Atlantique du groupe Banque Populaire qui représentait juste 2% en 2012, pèse pour 8,2%, à la 4ème position.
Les banques marocaines ont misé sur l’extension de leur réseau aussi bien grâce à une croissance interne qu’externe. En 2007, les banques françaises possédaient presque deux fois plus d’agences que les marocaines. Sept ans plus tard, on constate exactement l’inverse dans les zones ayant comme monnaie le franc CFA, notamment l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC). La stratégie est payante, puisque les banques marocaines dégageaient déjà le même revenu, à savoir le Produit net bancaire (PNB).
Privilégier l’équipement de la clientèle
L’étude s’est également intéressée au challenge des banques marocaines pour les années à venir. Jusqu’ici, le développement des établissements bancaires a été mu par l’extension des réseaux. Le nombre d’agences a doublé en 8 ans, atteignant 4780 en 2013. Aujourd’hui, le Maroc est au même niveau que la plupart des pays d’Europe de l’Est. Il sera de plus en plus difficile de rentabiliser les nouvelles agences. L’extension du réseau devrait donc connaitre un coup de frein. D’ailleurs, en 2014, les ouvertures d’agences ont été moins importantes que par le passé.
« Le nouveau défi auquel sont confrontées les banques marocaines est de renforcer l’équipement de la clientèle », souligne Jean Marc Velasque. Pour ce faire, elles devront d’une part renforcer les compétences commerciales de leur capital humain et d’autre part, mettre en place des plateformes téléphoniques pour l’équipement de leur clientèle-équipement », souligne Jean Marc Velasque.