La Guinée et le Maroc entretiennent des relations de coopération et de fraternité exemplaires. Dans le jargon diplomatique et politique, cela s’appelle rebondir toujours sur du bon pied. Lorsque ces relations concernent le domaine militaire, la défense et la sécurité, l’on comprend dès lors toute la dimension que requiert une telle coopération. C’est l’analyse qui convient à propos de l’exercice de sauts de parachutistes à Mafrinya, à 75 kms de Conakry, mené dernièrement par une mission d’instructeurs des Forces Armées Royales (FAR) marocaines, en soutien à leurs homologues guinéens.
L’opération intervient dans un environnement particulier à l’heure où l’islamisme radical, le terrorisme et le jihadisme sévissent dans la sous-région ouest-africaine et dans d’autres parties du monde. Dans ce contexte, la coopération militaire entre les différentes forces de défense et de sécurité en Afrique peut servir de rempart face à ce fléau des temps modernes qui menace la paix et le développement.
Une occasion, pour le Colonel Mandjou Dioubaté, Attaché de Défense à l’Ambassade de Guinée au Maroc, qui a participé à cette mission, d’analyser la coopération militaire entre son pays et le Royaume du Maroc. Cette analyse porte singulièrement sur l’expérience des Forces Armées Royales (FAR) en Afrique, la lutte contre le terrorisme et la Force Africaine en Attente (FAA). Cette opération a permis, au passage, de redynamiser la coopération militaire entre les deux Etats. Une collaboration saluée, de part et d’autre, au regard du succès et de l’engouement qu’elle a suscité au sein de l’armée guinéenne.
Pour rappel, la République de Guinée et le Royaume du Maroc entretiennent d’excellentes relations. Le volet militaire y tient une place de choix à travers notamment la formation. Le Maroc accorde de bourses de stage et de formation à la Guinée, qu’il s’agisse des armées de Terre, Mer, Air et la Gendarmerie Nationale, et tout récemment la Police Nationale à l’Académie de Police de Kénitra.
Comme le rappelle notre interlocuteur, le Maroc, à travers l’Etat Major Royal en relation avec celui des forces armées guinéennes, a décidé de tenir cet exercice de sauts en République de Guinée pour redynamiser la coopération, signe de la bonne entente également entre les deux Etats Majors. Selon le Colonel Mandjou Djoubaté, l’impact sur le terrain s’est ressenti puisque « l’Etat Major guinéen a été débordé par le nombre de candidatures qui voulaient y prendre part ». Avant d’ajouter «on était parti sur la base d’un exercice au profit de 250 personnes, on s’est retrouvé face à au moins 700 demandes rien que pour la seule ville de Conakry. Si on avait étendu l’exercice au reste du pays, on aurait eu des milliers. Vous comprendrez dès lors l’importance de ces exercices pour la Guinée. Mais vu le calendrier établi, on a retenu que 311 personnes. C’était impressionnant et instructif!» Ce qui lui fait dire que d’autres exercices auront lieu dans les mois et les années à venir.
Selon l’Attaché de Défense de l’Ambassade de Guinée à Rabat, « ce sont des armées qui ont une base de coopération saine depuis la première République entre feu le Président Ahmed Sékou Touré et feu SM le Roi Hassan II et qui continue aujourd’hui avec SM le Roi Mohammed VI et le Président Alpha Condé. A cet effet, «il faut saluer les instructions ou l’idée géniale du Professeur Alpha Condé, Chef de l’Etat et Président de la République, qui, au cours de ses déplacements au Maroc, a demandé ce genre d’exercices militaires dont l’impact est essentiel. C’est dans ce cadre que nous avons introduit ses instructions auprès du Maroc. Et elles se sont concrétisées avec ce premier exercice de parachutistes sous l’impulsion du Président de la République. Nous pensons que cela va continuer parce que c’est la volonté du Chef de l’Etat, le Commandant en chef des Forces Armées Guinéennes, auquel nous rendons un vibrant hommage. Et nous nous tenons à sa disposition pour renforcer le dynamisme de notre armée pour en faire un modèle». Pour ce qui est de l’Afrique de l’Ouest, confrontée au phénomène du terrorisme, le Colonel Mandjou estime qu’il s’agit d’un phénomène mondial et qu’il convient de mutualiser les efforts à travers les échanges d’informations.