« La contrefaçon de produits électriques représente en Afrique entre 40% et 80% »
AFRIMAG : Spécialiste de la gestion de l’énergie et des automatismes, Schneider Electric offre des solutions intégrées pour de nombreux segments de marchés. Qu’en est-il pour l’Afrique ?
Franck Petitjean : Le marché africain est un marché qui reste ouvert à l’économie internationale et qui a enregistré un développement notable en matière de la gestion de l’énergie.
Notre stratégie s’articule sur trois axes majeurs : l’amélioration de l’efficacité énergétique, le déploiement d’un réseau électrique plus intelligent et un développement urbain plus durable. Ces axes permettront de donner un trend évolutif à l’ensemble de nos activités. En associant de nouvelles activités de pointe (services avancés, sécurité et automatisme du bâtiment, systèmes d’installation et contrôle, alimentation sécurisée et refroidissement pour centre de données) à notre solidité historique en matière de distribution électrique et de contrôle commande, nous sommes en mesure de proposer des solutions de gestion de l’énergie uniques et complètes aux marchés résidentiel, de la construction, de l’énergie, des infrastructures, des données et des réseaux.
A travers un fonds de plus de 50 millions d’euros, Schneider Electric a mis en direction de l’Afrique subsaharienne un programme dénommé : Energy Access Ventures Fund. Que recouvre cette initiative, et quels objectifs Schneider Electric s’assigne-t-il ?
Il s’agit d’un fonds d’investissement solidaire destiné aux petites et moyennes entreprises (PME) dans le secteur énergétique. En Afrique, pour soutenir les entrepreneurs locaux dans le développement de l’accès à l’électricité. C’est notamment les cas, par exemple, pour les fabricants et distributeurs du système solaire domestique,
les opérateurs d’électrification et les institutions financières orientées sur l’énergie.
En Europe, pour encourager la lutte contre la précarité énergétique, il faut un boîtier économique et haute performance. L’entreprise créant des emplois dans le domaine de l’efficacité énergétique est également concernée.
Ce programme est aussi soutenu par les enseignants Schneider Electric, ce qui permet aux employés de partager leur temps et leurs expériences avec les bénéficiaires
Que faites-vous en Afrique dans la production d’électricité décentralisée ?
Il s’agit de la production d’énergie électrique à l’aide d’installations de petite capacité, qui sont raccordées au réseau électrique à des niveaux de tension peu élevée : basse ou moyenne tension. L’objectif étant d’alimenter en électricité des sites de consommation très éloignés du réseau existant, et dont les consommations ne justifient pas des installations de production de forte puissance, tout en valorisant des sources d’énergie renouvelables (solaire, éolienne,…)
Nous disposons de plusieurs références et exemples en Afrique :
Comment expliquez-vous le phénomène de délestage récurrent dans un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne alors même que ceux-là disposent de sources intarissables pour produire de l’énergie à partir de l’eau, du soleil, du vent … ?
Dans un réseau électrique, on parle de délestage quand nous procédons à un arrêt volontaire de l’approvisionnement d’un ou de plusieurs consommateurs pour rétablir rapidement l’équilibre entre la production et la consommation du réseau. Cette action a pour objectif de réduire les risques d’effondrement en tension ou en fréquence, qui pourraient engendrer une coupure de la totalité d’un sous-réseau.
Il est important de différencier le type de délestage réseau ou local qui peut concerner différents utilisateurs de différentes régions :
- Délestage sur ordre : en fonction des heures de pointe de consommation ;
- Délestage sur seuil de fréquence, courant ou puissance…
- Délestage local qui consiste à arrêter l’alimentation de certains appareils non critiques en cas du rapprochement de la consommation au niveau de l’abonnement souscrit
Encore faut-il noter qu’il existe des délesteurs permettant de gérer plusieurs zones, ou de délester manuellement une zone particulière, contribuant ainsi à la réalisation des économies d’énergie
Schneider Electric vient de publier la première enquête jamais réalisée sur la contrefaçon de produits électriques en Afrique. Quels sont les enseignements à tirer de cette enquête ?
La chine reste la principale source des contrefaçons suivies par d’autres pays asiatiques. La contrefaçon est largement répandue en Afrique, elle représente entre 40% et 80% du marché.
Après avoir mesuré l’impact de la contrefaçon sur les économies d’Afrique et la sécurité des utilisateurs, l’urgence d’agir est désormais réelle.
Sachez que plus de 500 officiels et professionnels de haut niveau ont été interviewés par 37 enquêteurs africains. Au total ce sont plus de 8185 réponses qui ont été analysées. La photographie est désormais réelle et plus globale sur la contrefaçon des biens électriques en Afrique, menaçant ainsi la sécurité des utilisateurs, pour que toutes les parties prenantes dans le secteur de l’électricité puissent agir et contrer ces pratiques.