Ces prévisions attendues dans les trois prochaines années sont de l’entreprise OSI SA, un joint-venture de camerounais, brésilien et italien.
La structure compte déjà plus d’une centaine d’hectares de maïs cultivés dans la région. Ses extensions agricoles devraient s’étaler prochainement à la commune de Nguélébok, dans la Kadéy, qui a également mis à la disposition d’OSI S.A des terres cultivables. « L’option de la culture du maïs et du soja se justifie par le fait que nous devions commencer sur les terres mises à notre disposition par les communes (notamment celles de Dimako et de Nguélébok, et satisfaire les différents engagements pris avec nos partenaires techniques et financiers », explique Samuel Bebey Essombe Motto, le CEO de OSI SA.
OSI SA entend produire, d’ici trois ans, environ 360 000 tonnes de maïs et 144 000 tonnes de soja par an. Avec l’appui du partenaire financier brésilien, et l’assistance technique italienne à travers la firme Ferrero SPA, qui construit la base vie de l’entreprise, OSI SA compte étendre ses plantations à 12000 ha dans les deux communes partenaires. « Bien plus, la présence à la tête de la commune de Dimako du président de la Chambre d’agriculture, de la Pêche, de l’élevage et des forêts (Capef), Janvier Mongui Sossomba, nous a permis de nous lancer immédiatement dans nos activités. Cette commune a mis à notre disposition ses engins en attendant l’arrivée de ceux que nous avons commandés», ajoute Bebey Motto. La zone étant forestière et pour attendre les résultats escomptés, le top management mise beaucoup sur une forte mécanisation. Mais, insiste-t-on, la création de plus de 3 500 emplois à pourvoir par le projet. « L’entreprise aura toujours besoin de mains à plusieurs postes de travail. Pour le moment, nous employons une centaine d’ouvriers agricoles temporaires et huit cadres permanents». Le projet de production de maïs est bien accueilli. Car, selon les chiffres prévisionnels du ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER), en 2016, la production de maïs s’est située à 2 148 679 tonnes. Elle était en augmentation de 4,2% par rapport à 2015. Des progrès encore faibles pour satisfaire la demande nationale évaluée à près de 2,5 millions de tonnes l’an par le MINADER et à 3 millions de tonnes, selon un rapport récent du FAO, Soit un déficit moyen de près de 600 000 tonnes. Le Cameroun a par exemple importé en 2013, 11270 tonnes de maïs pour un peu plus de 540 millions de FCFA. Le pays dispose de quelques agropoles pour la production du soja mais là encore, la dépendance aux importations est toujours réelle. L’Est Cameroun n’accueille pas là son tout premier projet d’envergure dans l’agriculture. L’échec il y a deux ans de la société Justin Sugar Mills – un investissement de 60 milliards de FCFA qui visait la production du sucre– est toujours présent dans les esprits ici et du coup, les populations attendent de voir.