Première économie de la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire s’est particulièrement illustrée ces dernières années par ses performances économiques. Embellie rendue favorable par les réformes économiques entreprises pour mieux ancrer la culture de la libre entreprise. En cette année 2020 si particulière durant laquelle la Banque mondiale a récemment annoncé qu’elle ne publierait pas son célèbre rapport Doing Business, AFRIMAG se propose de faire un état des lieux des progrès enregistrés ces dernières années par la Côte d’Ivoire. Est-il plus aisé aujourd’hui de créer une entreprise en Côte d’ivoire qu’il y a quelques années ? Ou comment créer une entreprise en Côte d’ivoire ?
Les récents progrès réalisés
Entre le dernier rapport du Doing Business (rapport 2019) et celui publié l’année dernière pour le compte de l’année 2020, la Côte d’Ivoire aura gagné 12 places (122ème à 110ème sur 190 pays). Ceci s’explique notamment par les réformes engagées depuis quelques années tant sur le plan macroéconomique que sur le plan microéconomique. Il faut rappeler que le classement Doing Business tient compte de dix indicateurs que sont, la création d’entreprise, l’octroi de permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, le commerce transfrontalier, le paiement des impôts, la taxe et les cotisations sociales, l’exécution des contrats et le règlement de l’insolvabilité.
Le premier critère retient particulièrement l’attention des opérateurs économiques ainsi que celui des investisseurs étrangers. En effet, la création d’entreprises donne des informations précieuses sur l’environnement des affaires dans le pays à travers des statistiques telles que le nombre d’entreprises créées au cours d’une année ou d’une période, les formalités nécessaires à la création d’une entreprise ainsi que le nombre de jours nécessaires à la création et au démarrage des activités de la jeune entreprise.
Ainsi, le nombre d’entreprises créées dans le pays est-il passé de 2.775 en 2013 à 14.812 en 2018, soit une progression de 400% en cinq ans. Par ailleurs, le nombre de jours nécessaires à la création d’entreprises a été réduit de 40 jours en 2008 à 24 heures aujourd’hui. Cela a été possible grâce à de profondes réformes telles que la création d’un guichet unique facilitant et réduisant le temps nécessaire à la création d’entreprise.
Le Guichet Unique de Formalités d’Entreprises (GUFE)
Le GUFE a démarré ses activités en avril 2016. Il permet aujourd’hui de viabiliser son entreprise en 24 heures. En effet, il a l’avantage de réunir en un point unique les différents services entrant en ligne de compte dans la viabilisation de son entreprise. Plusieurs innovations ont été apportées au processus de création telles que l’établissement sous seing privé des statuts pour les entreprises de types SARL, SNC et SCS par exemple. Les pièces nécessaires à ces formalités sont disponibles en ligne.
Par ailleurs, les opérateurs économiques peuvent également obtenir un permis de construire en un délai de 26 jours au maximum. Les procédures ont été depuis quelques années totalement informatisées (dématérialisation). En plus de réduire les délais d’attente, l’informatisation permet également la transparence ainsi que la réduction du risque de corruption.
Le GUFE permet également de remplir les formalités inhérentes aux autres critères d’évaluation du Doing Business tels que le paiement des impôts et taxes, l’exécution des contrats, le commerce extérieur.
En dépit de toutes ses innovations et du nombre fort louable d’entreprises créées au cours des dernières années, des efforts restent à faire pour assurer une pérennité à ces entreprises. En effet, selon des statistiques récentes du CEPICI, plus de la moitié des entreprises créées sont sujettes au dépôt de bilan au bout de deux ans en moyenne. Ces échecs sont notamment dus à l’inaccessibilité de ces jeunes entreprises aux financements mais aussi au déficit de formation à l’intention de leurs dirigeants. Selon les mêmes statistiques, à peine 1% des entreprises nouvellement créées bénéficient du suivi d’incubateurs.
