L’agence Fitch Ratings a abaissé la notation par défaut des émetteurs en devises à long terme du Ghana à «B-» contre «B» précédemment et plaçait la signature du Trésor ghanéen sous perspectives négatives.

Ce qui signifie que le moindre facteur défavorable qui interviendrait à court terme entraînera une nouvelle dégradation du rating du pays.
Selon les analystes de Fitch Ratings, la dégradation de la notation ainsi que les perspectives négatives adossées à la notation du Ghana reflètent les difficultés d’accès du Trésor ghanéen aux marchés internationaux des capitaux au second semestre 2021 à la suite d’une flambée de la dette publique liée à la pandémie. Cela intervient dans un contexte d’incertitude quant à la capacité du gouvernement à stabiliser la dette et de resserrement des conditions de financement mondiales. Pour l’agence de notation, la capacité du Ghana à réaliser les efforts d’assainissement budgétaire pourrait être entravée par le recours accru à l’émission de dette intérieure avec des charges d’intérêts plus élevées, dans le contexte d’un ratio dépenses d’intérêts/recettes déjà exceptionnellement élevé.
Fitch suppose que le Ghana ne sera pas en mesure d’émettre sur les marchés internationaux des capitaux en 2022 et les perspectives de le faire en 2023 sont incertaines. La position de réserve internationale du Ghana est devenue très dépendante de l’émission annuelle d’euro-obligations. De plus, en juillet 2021, les investisseurs non-résidents détenaient un peu moins de 20 % (5,8 milliards de dollars US) de l’encours de la dette publique intérieure du pays. Bien que l’échéance de ces avoirs soit à long terme, une sortie exercerait une pression supplémentaire à la baisse sur les réserves de change.
Accra va devoir régler environ 2,7 milliards de dollars US (3,3 % du PIB) de service d’intérêt extérieur souverain et de paiements d’amortissement en 2022. L’agence de notation estime que le gouvernement peut assurer le service de sa dette extérieure sans faire appel au marché international compte tenu de ses réserves de change estimées à 7,9 milliards de dollars US à fin 2021 équivalentes à 3,2 mois d’importations.