L’Afrique du Sud fait face depuis plusieurs années à une hausse persistante de la fuite des cerveaux, suscitant de profondes préoccupations chez les opérateurs économiques du pays, a indiqué « CareerJunction », principale plateforme de recrutement en ligne dans le pays.
« Les professionnels hautement expérimentés et qualifiés sont plus disposés à quitter l’Afrique du Sud, ce qui témoigne d’une tendance accrue à l’exode des cerveaux des talents locaux », a souligné le portail dans une enquête sur le marché du travail effectuée auprès de 5000 employeurs, recruteurs et agences dans les différentes régions du pays.
Il a ajouté que les données recueillies montrent que près de sept demandeurs d’emploi sud-africains sur dix (69 %) sont prêts à déménager pour un nouvel emploi, ce qui indique une forte mobilité au sein de la population active.
« En examinant cette catégorie, il est évident qu’avec plus d’expérience professionnelle, la volonté de déménager à l’étranger augmente, tandis que la volonté de déménager en Afrique du Sud diminue », a-t-il poursuivi.
Selon Simonetta Guiricich, du groupe « Playroll », l’Afrique du Sud sera confrontée à un exode massif de talents au cours des prochaines années. « Le nombre croissant de départs de jeunes personnes hautement qualifiées est particulièrement préoccupant « , a-t-elle averti.
De même, elle a signalé que certaines projections indiquent que le pays pourrait perdre jusqu’à la moitié de ses diplômés universitaires à cause de l’émigration dans les années à venir.
L’Institut de la société inclusive en Afrique du Sud a souligné dans une étude publiée récemment que plus de 10 % des Sud-africains en âge de travailler envisagent d’émigrer pour des raisons économiques et de bien-être.
« Pour un pays qui connaît déjà une pénurie de compétences, ce serait un coup dur pour l’économie si un exode de cette ampleur se matérialisait », note-t-elle.
L’Afrique du Sud ne possède pas de statistiques officielles sur le nombre de citoyens qualifiés qui partent travailler à l’étranger, ce qui pose un problème pour quantifier le phénomène. Mais la tendance pourrait s’intensifier alors que l’économie du pays a du mal à se redresser.