Abuja a réussi un redressement de sa balance des paiements en 2024 en affichant un excédent de 6,83 milliards de dollars. Cette remontada tient en partie aux réformes menées par l’administration Bola Tinubu, et reflète un regain de confiance des investisseurs, explique la Banque centrale
Après deux années consécutives de déficit, 3,32 milliards de dollars en 2022 et 3,34 milliards de dollars en 2023. La balance des paiements retrace la totalité des échanges entrants et sortants des biens, des services, d’actifs monétaires et financiers d’un pays avec le reste du monde. Lorsqu’elle est excédentaire, cela signifie que le pays reçoit plus de devises étrangères qu’il n’en décaisse. A ce titre, la balance des paiements est un indicateur de la situation macroéconomique d’un pays.
En un an, Tinubu a sorti la tronçonneuse pour redresser les comptes extérieurs et enrayer l’érosion des réserves de change. Celles-ci ont bondi de 6 milliards de dollars pour atteindre 40,19 milliards de dollars l’an dernier. Le gouvernement Tinubu a élagué les subventions du carburant et de l’électricité, des dépenses jugées inefficaces et coûteuses. Il a également laissé la devise locale, le naira, se déprécier à deux reprises, une décision impopulaire mais nécessaire pour restaurer la compétitivité des exportations. Ces réformes ont permis un assainissement du cadre macroéconomique, favorisant un rebond des échanges extérieurs. Résultat : le compte courant, qui retrace notamment les exportations et les transferts d’argent, affiche un solde positif de 17,22 milliards de dollars, porté par un excédent de la balance commerciale de 13,17 milliards de dollars ! Les chiffres sont en effet parlants. Les exportations de gaz ont explosé de 48,3%, à 8,66 milliards de dollars, tandis que les exportations hors hydrocarbures ont progressé de 24,6%. Côté importations, les dépenses en carburants ont reculé de 23,2%3, reflétant à la fois la réduction des subventions et la montée en puissance de la raffinerie de Dangote. Les importations de biens non pétroliers ont aussi diminué de 12,6%.
Autre levier de cette embellie extérieure : les investissements en portefeuille par les non-résidents, ont plus que doublé pour atteindre 13,35 milliards de dollars. Une dynamique tirée par l’amélioration de la perception des marchés vis-à-vis du pays. En revanche, les investissements directs étrangers en green-fields, les projets industriels ou la création d’entreprises sur place à capitaux étrangers, ont reculé de 42,3%, à seulement 1,08 milliard de dollars.