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Cameroun : Exigences des patrons pour doper l’agro-industrie

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Ils l’ont exprimé en mars dernier lors de l’ouverture officielle de la toute première édition de la Foire internationale des affaires et du commerce (FIAC).

De nombreuses entreprises du Cameroun qui ont pignon sur rue sont pour la plupart actives dans l’agro-industrie, un domaine rentable. A en juger par certains résultats. Lors de la campagne caféière 2015/2016 par exemple, le Cameroun a produit 22 mille tonnes de café robusta, celle de 2016/2017 a, quant à elle, livré 20 mille tonnes, soit une baisse de 20 %. Tout à côté, il est dit que le Cameroun est 6ème producteur mondial de cacao. Le leader de l’économie en Afrique centrale produit chaque année un peu plus de 230 mille tonnes de fèves, seulement, juste, 15% de cette production est transformée localement. Sur la banane, le pays de Paul Biya a été le champion du continent en 2015 avec 278 000 tonnes de banane produites, arrachant ainsi la place de la Côte d’Ivoire. Pour ne pas faire les choses à moitié, les experts affirment que 70 % des travailleurs au Cameroun ont un emploi en lien avec la terre. Et à titre d’exemple, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) –leader de l’agro-industrie locale avec un chiffre d’affaires de 334,7 milliards de FCFA en 2017- emploie beaucoup de personnes.

Une réalité qui n’échappe pas à Emmanuel de Tailly, directeur général de la SABC, par ailleurs grand partenaire de la toute première foire internationale des affaires et du commerce (FIAC), qui s’est ouverte à Douala le 26 mars dernier: « Sodecoton, Maïscam, Sosucam, SGMC, Socadis, Socapalm, PHP, CDC, Fermencam, Chococam, Kadji, Guinness Cameroun, Mayor, BVS, SABC, sont autant d’exemples du leadership de l’agroindustriel, qui portent haut les couleurs du Cameroun », souligne le directeur de la SABC. Cet homme porté à la tête de la représentation locale de Castel en janvier dernier reste convaincu que le Cameroun possède un tissu agroindustriel « incroyable »: manioc, banane, cacao, épices, café, l’huile de palme, maïs etc. des filières qui  ne demandent qu’à se développer : «  Nous sommes un certain nombre pour ne pas dire un nombre certain à croire que la réduction de la pauvreté passe par le développement du secteur primaire et du secondaire. Cela doit aboutir à une réelle synergie entre les paysans et le monde de l’agro-industrie», fait remarquer Emmanuel de Tailly.

Son entreprise est en partenariat avec 6000 paysans au travers de Maïscam et Sosucam, qui produisent respectivement par an 10.000 tonnes de maïs et 30.000 tonnes de sucre. La SABC emploie 7 000 personnes directement et 100.000 autres indirectement. Cette entreprise compte 3000 sous-traitants et recycle 97% de ses déchets issus de ses 9 usines certifiées. Chaque année, c’est une enveloppe de 50 millions d’euros d’investissements qui est débloquée, pour un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euro, où l’on prélève un milliards de FCFA (environ 1,6 million d’euro)  qu’on investit dans les actions citoyennes. L’agro-industrie est donc un bon filon, d’où les exigences des acteurs de ce secteur.

Exigences

Il faut doper l’agro-industrie, d’où cet appel : « donnez-nous un cadre fiscal stable, favorable aux investissements et réinvestissements, qui tienne compte de l’utilisation des matières premières du Cameroun. Donnez-nous un peu plus d’énergie, imposez des contrôles rigoureux et de qualité, rendez l’étiquetage obligatoire », indique Emmanuel de Tailly. Pour lui, les retombées de l’agro-industrie sont immenses : « Je peux vous assurer chaque produit que nous vendons, ce sont des routes, des ponts qui se rénovent, des hôpitaux, des écoles qui se construisent, des filières qui se consolident, et l’industrie qui recrute, forme et réinvestit. Nous sommes, nous des industriels, tous les membres du secteur privé avec le Gicam en action, le véhicule,  l’outil, le moyen, le bras armé de l’évolution de l’économie et le développement pérenne du Cameroun. » Dernier mot à l’endroit du secteur public: « Monsieur le ministre, déclarez l’agro-industrie comme secteur prioritaire du Cameroun, l’océan bleu de votre pays et faites-nous confiance, nous ne vous décevrons pas. » 

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