Un mois après les premières fuites sur le projet de scission d’EY, ses détails commencent à se préciser.
L’opération, qui vise à séparer les activités d’audit et de conseil, prendrait la forme d’une introduction en Bourse du conseil, tandis que la première resterait entre les mains des associés.
Le réseau EY espère céder en Bourse 15 % du capital pour 10 milliards de dollars. Les associés conserveraient 70 % du capital et les 15 % restants serviraient à rémunérer en action le personnel.
Cette opération constituerait l’une des plus grandes réformes chez les «Big Four» – les quatre grandes enseignes mondiales (EY, PwC, KPMG et Deloitte) – /depuis vingt ans et la faillite d’Arthur Andersen. La décision de poursuivre le projet devrait intervenir d’ici à début juillet. Pour aller à son terme, l’opération devra obtenir l’aval des 13.000 associés du réseau employant 312.000 personnes, lors d’un vote qui pourrait se tenir d’ici à l’hiver 2023.
L’intérêt à tirer de la séparation des activités
Une séparation des activités présente l’intérêt de permettre au conseil de se développer davantage en limitant le problème de conflit d’intérêts avec les entreprises auditées par EY. Elle interviendrait après une série de scandales qui visent le cabinet. EY est sous le coup d’une investigation du régulateur britannique, le Financial Reporting Council, pour ses audits sur le voyagiste Thomas Cook et sur le fonds London Capital & Finance.
Avec la scission attendue, EY fera-t-il des émules ?
En préparant son projet de scission, EY met sous pression ses concurrents qui devront justifier pourquoi ils ne font pas de même, eux qui sont toujours opposés à couper le cordon ombilical entre la branche conseil et l’audit.