Un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux exigeait une réponse d’ici lundi soir, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente sous peine de perdre son emploi.
Réplique à ce courriel : le Pentagone et le FBI demandent aux fonctionnaires d’ignorer l’ordre de Musk pour justifier leurs activités
Sommé par le président américain de se montrer «plus agressif» dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, Elon Musk a averti samedi les fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel en forme d’ultimatum exigeant de justifier cinq de leurs activités la semaine dernière. Le Pentagone et d’autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI) ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre à ce courriel. «Le ministère de la Défense est responsable de l’évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures», a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué publié dimanche sur X, réseau social propriété d’Elon Musk.
Darin Selnick demande, «pour l’instant», de «suspendre toute réponse» au courriel envoyé samedi par l’OPM, le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé : «Qu’avez-vous fait la semaine dernière.»Selon le New York Times, le FBI, le Département d’État ou encore le renseignement national, ont conseillé à leurs employés de ne pas y répondre. «Le FBI, par l’intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d’évaluation», a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump.
«L’absence de réponse» considérée comme une «démission»
Dans un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux, l’OPM exigeait une réponse d’ici lundi soir, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en mettant en copie son responsable. Il était demandé aux employés de ne pas partager d’informations confidentielles. Elon Musk, patron de SpaceX et Tesla, avait annoncé un peu plus tôt que «l’absence de réponse» serait considérée comme une «démission». Le courriel reçu par les fonctionnaires – et consulté par l’AFP – ne relayait pas cette menace.
Cet appel de plusieurs agences de l’administration Trump à ne pas obéir à l’injonction de son proche conseiller s’inscrit dans un contexte très tendu. En cinq semaines, le gouvernement du milliardaire républicain a mis en œuvre des mesures, sous l’impulsion d’Elon Musk, visant à licencier des pans entiers du personnel fédéral. Des milliers d’employés de l’administration en période d’essai ont été limogés. Incités à démissionner en échange d’une paie maintenue jusqu’à fin septembre, quelque 75.000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains.
«Si je pouvais dire une chose à Elon Musk, ce serait ’s’il vous plaît, ajoutez une dose de compassion dans tout ça. Ce sont des vrais gens. Ce sont de vraies vies’», a estimé, sur CBS, le sénateur républicain de l’Utah, John Curtis. «C’est un faux argument de dire que nous devons faire des économies et être cruel en même temps», a-t-il ajouté.
Avec AFP