Le Fonds africain de garantie et de coopération économique a fêté ses 45 ans, ce 10 février. Date symbolique choisie par le Président tchadien, Mahamat Idriss Deby, pour recevoir son Directeur général, et non moins compatriote, Ngueto Tiraïna Yambaye. Au-delà de la symbolique, leur entretien semble franc et direct. Quel apport à l’économie tchadienne attendre de cette institution financière spécialisée dans la promotion des investissements publics et privés ? Question cash, réponse cash !
Pour Ngueto Tiraïna Yambaye, «Le Fonds africain de garantie et de coopération économique est au Tchad pour renforcer les capacités du secteur bancaire à augmenter les crédits aux opérateurs économiques. Ce qui permettra à l’Etat tchadien de réduire la pression sur le trésor public». En effet, Le FAGACE permet de lever des fonds sur les marchés financiers. Mais pas que seulement, car il apporte également son appui à travers l’ingénierie financière, à ses pays membres. L’objectif visé est de permettre à ce que tous les financements de l’Etat ne se reposent pas sur le trésor public ou sur la dette classique. Comme l’explique le patron du fonds, l’ingénierie financière donne la possibilité au gouvernement de pouvoir financer le logement à travers la banque de l’habitat, par exemple. C’est également l’occasion pour cette institution financière régionale de mettre son expertise en le domaine à la disposition du monde rural tchadien. Ainsi, dans ce pays avec un immense potentiel agricole et d’élevage, les entrepreneurs qui se positionnent dans le secteur rural sont délaissés, comme presque partout ailleurs en Afrique, par le financement classique bancaire. Cette frange d’opérateurs économique est une cible de choix pour le FAGACE. C’est l’occasion pour cette organisation financière d’appuyer le gouvernement tchadien afin de moderniser les secteurs de l’élevage et de l’agriculture. L’objectif étant d’accompagner les jeunes entrepreneurs agricoles et d’assurer l’insertion professionnelle des jeunes ruraux, à travers un accompagnement financier spécifique adapté aux besoins des porteurs de projets ainsi qu’un accompagnement non financier à travers le conseil, l’encadrement, la formation et la mise à leur disposition de l’expertise des partenaires. Par ces canaux, les jeunes diplômés sur le marché du travail pourront se retourner vers le secteur bancaire pour obtenir des crédits leur permettant de créer des entreprises dans le milieu rural. Le fonds permettra de développer un climat d’affaires attractif à l’investissement et réunira, à chaque étape, les jeunes entrepreneurs quel que soit le degré de maturité de leurs projets afin de les orienter, les encadrer et leur apporter les financements nécessaires favorisant ainsi, in fine, l’éclosion de la classe moyenne rurale.
Ceci étant dit, le FAGACE est une Institution financière internationale spécialisée dans la promotion des investissements publics et privés. Il a son siège social à Cotonou en République du Bénin. Il a pour mission de contribuer au développement économique et social de ses Etats membres pris individuellement ou collectivement, en participant au financement ou en facilitant la réalisation de leurs projets d’investissement.
Le métier principal du Fonds est la Garantie. L’Institution démarre ses premières opérations en 1981 avec l’octroi de sa garantie à deux projets du secteur public. Dès 1985, le Fonds s’engage dans la promotion du secteur privé en renforçant ses interventions en faveur des promoteurs privés permettant ainsi d’injecter dans les économies des pays membres d’importantes ressources financières. Toutefois, tout projet sollicitant l’intervention du Fonds devait nécessairement passer par le ministre des Finances des Etats membres. Les membres fondateurs étaient alors au nombre de neuf : Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Ile Maurice, Niger, Rwanda, Sénégal et Togo. Ils seront réduits à huit en 1983 après le retrait de l’Ile Maurice de l’OCAM. L’OCAM ayant été dissoute le 23 mars 1985 à Lomé au Togo, son conseil d’administration décide du changement d’appellation du Fonds de garantie de l’OCAM en Fonds africain de garantie et de coopération économique.