L’élection présidentielle aura lieu le 12 avril 2025, soit dans un peu moins de trois mois, a annoncé le gouvernement de transition, jeudi 23 janvier, à l’issue d’un Conseil des ministres. «Le collège électoral est convoqué samedi 12 avril. Cette décision intervient quelques jours après l’adoption d’un nouveau code électoral qui autorise les militaires au pouvoir à se présenter aux élections, sous certaines conditions
A leur arrivée au pouvoir à l’été 2023, les militaires du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avaient prévu le scrutin présidentiel en août 2025, ce qui aurait marqué la fin d’une transition de 24 mois comme ils s’y étaient engagés. Alors que Brice Oligui N’guema, le chef de la junte qui dirige le pays depuis le putsch d’août 2023, avait promis dès son arrivée de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition, les ambitions politiques de l’ancien commandant de la garde républicaine se sont affirmées au fil du temps. Depuis l’adoption de la nouvelle constitution en novembre 2024, renforçant davantage le pouvoir du chef de l’Etat, les observateurs s’attendent à voir l’actuel homme fort du pays déclarer officiellement sa candidature à la présidence. Ce qui a le don d’irriter certains partis d’opposition dont des anciens qui avaient travaillé sous Bongo.
Si la transparence du scrutin suscite déjà des controverses, c’est surtout sur les chantiers de développement que le futur président élu du Gabon sera attendu. Bien que le PIB ait connu une croissance de 2,4% en 2023 et de 3,1% l’année dernière, le FMI indique que la croissance économique à long terme, estimée à 2,6%, sera insuffisante pour augmenter le revenu par habitant. De plus, le prochain dirigeant devra régler les tensions entre l’Etat et ses bailleurs de fonds. Pour rappel, la Banque mondiale a suspendu le 13 janvier dernier, ses décaissements à Libreville en raison des arriérés de dettes se chiffrant à 17 milliards FCFA, environ 27 millions dollars.