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Pour motiver sa décision, Fitch Ratings estime que le Gabon est confronté à une fragilité persistante dans la gestion de ses finances publiques et de sa dette.  L’accumulation des arriérés envers ses créanciers érode la confiance des investisseurs et rétrécit l’accès à de nouveaux financements, notamment auprès des créanciers institutionnels.

Le ciel s’assombrit sur la situation du Trésor gabonais. L’agence de notation financière Fitch Ratings vient d’abaisser d’un cran les perspectives de note souveraine du pays à «négatives» estimant que Libreville sera dans l’incapacité d’honorer les échéances de sa dette en 2025. Concrètement, cette dégradation va se traduire par une hausse de la prime de risque appliquée à tous les emprunts souscrits par l’Etat gabonais et ses démembrements (entreprises publiques et collectivités territoriales)

A leur arrivée au pouvoir à l’été 2023, les militaires du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avaient prévu le scrutin présidentiel en août 2025, ce qui aurait marqué la fin d’une transition de 24 mois comme ils s’y étaient engagés. Alors que Brice Oligui N’guema, le chef de la junte qui dirige le pays depuis le putsch d’août 2023, avait promis dès son arrivée de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition, les ambitions politiques de l’ancien commandant de la garde républicaine se sont affirmées au fil du temps.

L’élection présidentielle aura lieu le 12 avril 2025, soit dans un peu moins de trois mois, a annoncé le gouvernement de transition, jeudi 23 janvier, à l’issue d’un Conseil des ministres. «Le collège électoral est convoqué samedi 12 avril. Cette décision intervient quelques jours après l’adoption d’un nouveau code électoral qui autorise les militaires au pouvoir à se présenter aux élections, sous certaines conditions

C'est la deuxième fois en l'espace de six mois que Libreville se trouve en incapacité d'honorer ses échéances vis-à-vis de la Banque mondiale, traduisant des tensions de trésorerie en interne. En juillet 2024 déjà, le Trésor gabonais avait manqué le paiement de 8,5 milliards FCFA (environ 17 millions de dollars) évoquant des «raisons techniques» et un «endettement considérable» hérité du précédent régime, qui affectait les finances publiques. Cette suspension avait ensuite été levée après que le pays ait régularisé les arriérés.

Le ministère des Comptes publics a indiqué lundi 13 janvier dans un communiqué que la Banque mondiale avait suspendu ses décaissements en faveur du pays. L'institution sanctionne ainsi Libreville à la suite de son incapacité d’honorer une échéance de 17 milliards FCFA (environ 26,6 millions de dollars) au 10 janvier 2025. Le gouvernement tente de rassurer en expliquant que cette «situation est ponctuelle»

Pour lutter contre la vie chère et améliorer le pouvoir d'achat des ménages, Libreville a décidé d’activer le levier fiscal en supprimant la TVA sur le ciment et dérivés, et le fer à béton, considérés comme des produits de première nécessité. La TVA appliquée aux marchandises de première nécessité est de 10%, contre 18 % pour les biens de luxe et 5 % pour certaines opérations spécifiques.

L'annonce a été faite lundi 28 octobre par le Président de la Transition en personne, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. «Je tiens à annoncer que l'Etat gabonais a lancé une offre publique de rachat de 50% de son eurobond, soit 192 milliards FCFA. Sans recourir à un nouvel emprunt, le Gabon a réalisé une opération inédite de remboursement anticipé de cette dette souscrite en 2015», a révélé le chef de l’Etat sans entrer dans les détails de l’opération, ni préciser les banques-conseil qui ont accompagné l’Etat gabonais.

Les autorités de la Transition à Libreville veulent absolument éviter toute pression éventuelle qui pourrait venir du poids de la dette ou de difficultés à honorer certaines échéances auprès des créanciers. C’est dans ce sens qu’il faut inscrire l’initiative du gouvernement qui vient de racheter par anticipation 50% de son euro-obligation de 605 millions de dollars qui arrive à échéance en 2025

D'après des sources au ministère de l'Economie, des démarches ont déjà été lancées entre les deux parties en vue de cette acquisition. A l’heure actuelle, aucune information n'a filtré concernant l'avancée des négociations ni sur la valorisation proposée pour le rachat qui permettra à l’Etat gabonais de porter sa participation à 29,84% dans la banque. Le tour de table de l’Union gabonaise de banque, 26,09% de parts sont détenues par le Trésor gabonais en plus des 3,75% de la BGD. Cette dernière est elle-même détenue à 69,01% par l’Etat, ainsi que par d’autres partenaires comme l’Agence française de développement (AFD) à 11,4%, et la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) à 8%.

Le Fonds souverain gabonais, dont la gestion est assurée par le Fonds gabonais d'investissements stratégiques (FGIS), veut prendre une participation dans l’Union gabonaise de banque (UGB), la troisième banque du pays, filiale du groupe marocain Attijariwafa bank.  Il rachètera les 3,75% de parts de l’Union gabonaise de banque actuellement détenues par la Banque gabonaise de développement (BGD), entité en cours de liquidation