Dans un projet de loi qu’a pu consulter l’AFP, il est indiqué que l’actuel chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, ne pourra pas être candidat à la future élection présidentielle censée ramener les civils au pouvoir.
Le texte reste flou sur la date à laquelle des élections auraient lieu, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes d’une part et la Cédéao ainsi qu’une partie de la communauté internationale de l’autre. Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif après le coup d’Etat qui a porté les militaires au pouvoir en août 2020, a commencé vendredi dernier à examiner en commission un texte réformant la charte de la transition.
Cette charte tient lieu d’acte fondamental de la période de transition précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012. Ce texte promulgué par les militaires le 1er octobre 2020 fixait la durée de la transition à 18 mois. Les autorités ont depuis révoqué leur engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. Elles ont pour projet de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires. Le laps de temps de 18 mois « se révèle intenable », dit le colonel Goïta dans la lettre accompagnant le projet transmis au Conseil national de la Transition. Il invoque à nouveau la nécessité de réformes préalables.
Le projet de loi dispose que la durée de la transition « est fixée conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation ». Les autorités avaient organisé fin 2021 ces consultations pour qu’elles préconisent les réformes à entreprendre et la durée de la transition.
Les Assises, présentées par les autorités comme l’expression d’une volonté populaire mais contestées par une partie de la classe politique, recommandaient de six mois à cinq ans de transition. Le poste de vice-président serait supprimé. Ce poste avait été taillé sur mesure pour le colonel Goïta en 2020, pour qu’il soit en charge des questions de sécurité. Le colonel Goïta s’est depuis fait investir président à la suite d’un second coup d’Etat au cours duquel il avait destitué les président et Premier ministre de transition de l’époque en mai 2021.