Le Mali a effectué un pas de plus vers plus de simplification et d’efficacité dans le processus de paiement d’impôts en misant sur la digitalisation.
Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement de transition, a présidé le 6 décembre le projet d’extension de la digitalisation des services fiscaux. A date, la possibilité d’accomplir ses obligations fiscales en ligne qui concerne 684 grandes entreprises à la DGI et environ 150 grosses PME. A terme, l’objectif est de permettre à ces contribuables de payer l’impôt sans être obligés de se déplacer physiquement au guichet du fisc, mais aussi de sécuriser les recettes de l’Etat par un paiement dématérialisé. Au passage, en réduisant, voire en supprimant le contact humain, cette digitalisation est aussi une arme anti-corruption.

Selon un rapport de la Banque mondiale sur les systèmes de paiement en zone UEMOA , 51,8% des paiements d’entreprises au Trésor s’effectuent encore par chèque et jusqu’à 9%, en espèces. Pour les personnes physiques, 82% des paiements de taxes se font en espèces.
Les initiatives de digitalisation dans le paiement des taxes ne sont pas la seule exclusivité du gouvernement central. En fin 2020, on a appris des médias locaux, au Mali, que la startup NTA-TECH avait proposé une solution qui identifiait les redevables de l’impôt sur leurs lieux d’activités économiques et permettait aussi de collecter de l’impôt. Une solution qui cependant pourrait être débattue, en raison de la notion de protection des données qui encadre tout processus de digitalisation.
Désormais il reste à voir le type d’efficacité que ce processus de digitalisation apportera en termes de collecte des revenus fiscaux. En 2019 et 2020, la Direction générale des impôts du Mali, selon des informations disponibles sur son site internet, a toujours atteint, et dans certains cas, dépassé ses objectifs de mobilisation des recettes. Pourtant, selon des données contenues dans le rapport sur l’état de la Justice Fiscale dans le monde, publié par Tax Justice Network et ses partenaires, le 16 novembre dernier, le pays perd un montant estimé à 49 millions de dollars de recettes du fait de l’évasion fiscale.