Aussi débrouillards qu’ils soient, les Ghanéens sont très peu présents dans le petit commerce dans leur pays. Ce secteur est presque entre les mains des Nigérians qui ont fini par faire main basse sur ce pan entier de l’économie ghanéenne.
Cette situation n’a jamais réellement posé de problème, puisque les commerçants ghanéens n’ont jamais dénoncé cette prédominance des Nigérians dans le secteur. Donc, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Du moins c’était le cas jusqu’en juillet 2019 quand le Nigeria sur un coup de tête a décidé de fermer ses frontières à ses voisins immédiats de la Cédéao pour empêcher la contrebande.
C’est en ce moment que les commerçants ghanéens du commerce de détails ont appelé les autorités de leurs pays pour interdire cette activité à ceux qu’ils considèrent désormais comme des étrangers. Car, la loi interdit effectivement aux non-ghanéens d’exercer le commerce de détail.
Elle stipule en effet que : « une personne qui n’est pas un citoyen ou une entreprise qui n’est pas entièrement détenue par un citoyen ne doit pas investir ou participer à la vente de biens ou à la fourniture de services sur un marché, le petit commerce, ou la vente de marchandises dans un étal à n’importe quel endroit ».
En réalité, les Nigérians tiennent ce secteur du fait que la plupart des grossistes sont des Nigérians qui sont disposés à accorder des crédits fournisseurs importants à leurs compatriotes qui veulent se lancer dans le commerce de détails. Alors qu’au contraire, les Ghanéens ont d’énormes difficultés à trouver des financements adéquats.
Quoi qu’il en soit, actuellement ce sont les parlements respectifs des deux pays qui essaient de mener des pourparlers pour apaiser la tension diplomatique née de cette situation.