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Pétrole : ce que doit faire le Sénégal pour les fournisseurs locaux, selon des experts de la Diaspora

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Les entreprises sénégalaises ont vu de précieux contrats pour le développement des plateformes pétrogazières de Sangomar et la Grand Tortue leur filer sous le nez, faute d’un encadrement du contenu local(Local Content). Des experts sénégalais viennent de publier ce lundi 24 mai une pertinente analyse qui indique les actions à mener pour changer cette donne.

Selon, le Groupe des professionnels sénégalais de la Diaspora pour le pétrole et le gaz (GPSOG) « la nouvelle loi sur le contenu local récemment promulguée constitue une excellente nouvelle pour le Sénégal ». Elle sera sûrement source d’opportunités pour beaucoup de professionnels sénégalais ainsi que des investisseurs nationaux.

Tout est entre les mains de l’Etat

Il faut néanmoins noter deux points importants, à leur avis, écrivent-ils dans un document parvenu à AFRIMAG. D’abord, « en raison des lenteurs administratives, le contenu local reste limité dans les phases projets pour Tortue GTA et Sangomar ». A titre d’exemple dans toute cette phase de construction de la plateforme de stockage et déchargement de pétrole (FPSO) de Sangomar, aucun équipement majeur n’est fabriqué au Sénégal. Le contenu local est principalement orienté sur la phase future opérationnelle des bateaux. Ensuite, « même à défaut d’un cadre légal fort, les organes de l’Etat peuvent recommander des sociétés sénégalaises pour chaque service ou équipement lorsqu’ils existent localement ».

Selon ce think-tank composé essentiellement de hauts fonctionnaires de tous bords, mais également de hauts responsables dans des entreprises internationales, « dans la plupart des pays où il y a des opérations offshores, un certain nombre de services sont exclusivement réservés aux entreprises locales ou à actionnariat majorité locale ». Par conséquent, si l’Etat laisse une compétition directe entre les sociétés sénégalaises et les sociétés étrangères sur ces services, nous n’aurons que très peu de contenu local. La plupart des Sociétés de service et Opérateurs pétroliers ont déjà des contrats-cadre en place avec les fournisseurs de services internationaux. Ces derniers ont aussi souvent plus de moyens et d’expériences, ce qui rend la compétition avec les sociétés locales sénégalaises déséquilibrée.

Ce qu’il faut faire pour développer le local local

Pour Ousmane Aïdara, Chef de Département Achats dans l’offshore Pétrogazier et membre du GPSOG, « il y a un certain nombre d’actions rapides que nos organismes d’Etat pourraient envisager afin de donner plus d’impulsion au contenu local. » En premier lieu, il faut avoir une base de données de fournisseurs sénégalais qualifiés sur tous les services et produits disponibles dans le pays. En deuxième lieu, il convient d’explorer l’idée d’un partenaire local obligatoire pour répondre à un appel d’offre au Sénégal sur l’offshore.

Troisièment, il faut que l’Etat impose un quota de sénégalais parmi les équipes dirigeantes des sociétés étrangères installées au Sénégal. De même, il est nécessaire d’avoir des experts sénégalais dans tous les organes de l’Etat. L’offshore est une industrie où les niveaux d’expertise et d’expérience requis sont très élevés.
Enfin, en cinquième position, il faudra avoir quelques ingénieurs de PETROSEN sur les chantiers de fabrication des bateaux à Singapour et en Chine pour au moins 6 mois avant la fin des projets. En dehors de l’apport financier, ces projets doivent permettre de capitaliser au maximum de l’expérience et de développer l’expertise sénégalaise.

Mais pour y arriver, il faut non seulement disposer de l’information sur le contenu local en temps réel, mais aussi et surtout avoir un mécanisme de validation de toutes les dépenses de l’opérateur avant que cela ne soit déduit des coûts d’investissements.

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