La 3e édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) s’est ouverte ce mercredi, 15 novembre 2023 à Lomé, la capitale togolaise. Cette troisième édition qui réunit un millier de participants dont des leaders et acteurs de premier plan de la finance continentale, a été lancée par le chef de l’Etat togolais, Faure Essozimna Gnassingbé.
Evénement de référence de l’industrie financière africaine, la 3e édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) dont le thème est «construire une industrie financière africaine de classe mondiale : une opportunité à 1500 milliards de dollars», réunit cette année plus de 1000 acteurs des secteurs de la finance mondiale (banques, assurances, fintechs, opérateurs de marchés de capitaux et de mobile money), de régulateurs et de décideurs politiques dont le Président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé Eyadema. Pendant deux jours, ces leaders vont débattre et discuter des voies et moyens pour parvenir à un meilleur financement des économies afin de sortir l’Afrique de l’étau de la dette qui frappe la plupart de ses pays, du renforcement de sa résilience face aux futurs chocs externes, et aussi des solutions aux phénomènes météorologiques extrêmes qui contribuent à aggraver la pauvreté et l’insécurité alimentaire sur le continent.
Selon le Vice-président de la de la Société financière internationale (SFI), Sergio Pimenta «nous devons tous faire preuve d’une plus grande créativité et sans doute davantage associer l’effort de mobilisation à la préparation des projets.» D’ailleurs, pour lui, «le secteur financier joue un rôle absolument essentiel dans l’accompagnement de l’émergence d’une Afrique inclusive et connectée, ainsi que de la transition énergétique du continent.» Et c’est pourquoi pendant ces deux jours (15 et 16 novembre) d’échanges de haut niveau, de discussions, de networking et de signatures de partenariat, destinés à réinventer l’industrie financière africaine, la directrice générale AFIS, Ramatoulaye Goudiaby a relevé qu’il s’agit désormais de «tirer parti de la situation plutôt que d’attendre que l’orage passe, car l’Afrique est la nouvelle frontière.»
«Nous assisterons à la signature du plus gros contrat de garantie jamais signé en Afrique»
Une ambition, notamment partagée par le Président togolais pour qui «le thème des crises laisse place à celui des opportunités. Le dynamisme économique en Afrique de l’Ouest a de quoi nous laisser optimistes, et l’Afrique subsaharienne tout entière s’engage sur le chemin de la reprise. À plus long terme, la ZLECAf saura ancrer cette reprise dans la durée», a-t-il espéré. Et ce, tout en appelant à un sursaut continental en ces termes : «Nous ne pouvons reprendre le contrôle du récit africain sans une action concertée. L’Afrique doit regagner collectivement la maitrise de son narratif.»Ce jamboree de l’industrie financière africaine est aussi l’occasion de faire le bilan de l’interconnexion des bourses (AELP), le projet phare de l’Association des bourses africaines (ASEA) et de la Banque africaine de développement (BAD) qui vise à faciliter les transactions transfrontalières entre sept bourses participantes et certaines sociétés de courtage en bourse, lancé en novembre 2022 dans le cadre du projet d’intégration des marchés de capitaux africains. C’est dans cette dynamique que l’AFIS se positionne aux côtés des Etats et de l’écosystème financier en tant que catalyseur des ambitions communes de ces entités. Cette année, annonce Ramatoulaye Goudiaby, «nous assisterons à la signature du plus gros contrat de garantie jamais signé en Afrique, pour un montant de 250 millions de dollars.» C’est l’une des retombées de l’édition 2022, au terme de laquelle l’un des partenaires de l’AFIS a été mandaté pour effectuer une étude d’impact sur l’application de Bâle 3 au sein d’un groupe bancaire, suite aux discussions de la table ronde dédiée à ce sujet l’an dernier.