La reprise économique reste inégale et fragile, même si l’assouplissement des restrictions imposées par le Covid-19 a remis de nombreuses régions du continent sur une trajectoire de croissance, relève la Banque africaine de développement (BAD).
« Les vulnérabilités persistantes et les nouvelles mesures sanitaires ont fait basculer 30 millions d’Africains supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2021 », selon la Revue annuelle de l’efficacité du développement, publiée par la BAD, en marge des assemblées annuelles du groupe panafricain, qui se tiennent du 23 au 27 mai à Accra (Ghana).
À la fin de l’année écoulée, la BAD avait dépensé 4 milliards de dollars pour soutenir les efforts déployés par les pays afin d’intensifier rapidement les tests Covid, de former le personnel de santé, de fournir un soutien social aux ménages et de financer les entreprises, fait savoir cette revue intitulée « Remettre l’Afrique sur la voie du développement ».
Mais la pandémie, avec ses lourdes conséquences, n’est pas la seule crise à laquelle le continent est aujourd’hui confronté. Les pays africains sont également aux prises avec la crise climatique, l’insécurité au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, et l’impact du conflit russo-ukrainien, en particulier son impact sur les prix des denrées alimentaires, souligne la Banque africaine de développement, notant la nécessité d’accélérer les investissements.
Dans le secteur de l’énergie, les investissements de la Banque ont permis l’installation de 294 kilomètres de lignes de transmission électrique nouvelles ou améliorées et 456 kilomètres de lignes de distribution électrique. En conséquence, 1,3 million de personnes environ ont bénéficié de nouveaux raccordements à l’électricité.
« Selon les calculs de la Revue annuelle de l’efficacité du développement, nos projets ont permis à plus de 12 millions de personnes d’accéder à l’eau potable et à l’assainissement en 2021. C’est trois fois plus que notre objectif », a fait remarquer Simon Mizrahi, directeur du Département impact et résultats du développement à la Banque.
Les investissements de la Banque dans le secteur privé ont fourni des services financiers à plus de 130 000 micro, petites et moyennes entreprises, soit le double de notre objectif, ce qui a profité à 3,4 millions de personnes, a-t-il noté.
Dans un avant-propos au rapport, le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, a fait observer que malgré les progrès remarquables réalisés l’an dernier, le continent a besoin de plus de ressources que jamais. « Les pays africains doivent gérer le changement climatique, se préparer aux futures urgences sanitaires et faire face aux perspectives d’une crise alimentaire mondiale », a indiqué M. Adesina.
Et d’ajouter: « Alors qu’il ne reste que huit ans pour atteindre les Objectifs de développement durable, nous avons besoin de plans plus ambitieux pour mobiliser des ressources pour le développement de l’Afrique ».
Ainsi, M. Adesina a appelé les partenaires de l’Afrique dans le monde à se joindre à la Banque africaine de développement pour adopter une vision plus audacieuse du financement du développement du continent.
« L’Afrique ne sera pas définie par ses défis, mais par sa capacité à les surmonter. Ensemble, nous remettrons l’Afrique sur une trajectoire saine pour une croissance et un développement résilients », a-t-il conclu.
Publiée chaque année depuis 12 ans, la revue annuelle de l’efficacité du développement analyse le rôle de la Banque dans le développement de l’Afrique. Elle examine les réalisations de la Banque dans le cadre des « High 5 », les priorités stratégiques de l’institution : « éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », « nourrir l’Afrique », « industrialiser l’Afrique », « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».
Ces assemblées, initiées sous le thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique », sont marquées par la présence de la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui.
Les 57èmes Assemblées de la BAD et les 48èmes Assemblées de son Guichet concessionnel, le Fonds Africain de Développement (FAD), connaissent la participation des ministres des Finances et des Gouverneurs des banques centrales des 54 pays membres régionaux et 27 pays membres non régionaux de la Banque.
Ces assemblées, qui signent un retour aux réunions en présentiel après les rencontres virtuelles des deux dernières années, se veulent une occasion de discuter des moyens de faciliter la transition énergétique de l’Afrique dans un contexte marqué par des changements climatiques, dont les répercussions sont déjà remarquables sur les pays du continent.