Les Etats-Unis ont saisi officiellement 14 pays africains pour les mettre en garde contre l’achat des céréales que la Russie aurait «pillées» en Ukraine, rapporte le New York Times citant des sources diplomatiques.
Des diplomates américains ont confirmé que le département d’Etat a envoyé des missives à plusieurs pays, principalement en Afrique du Nord et de l’Est, pour les alerter du fait que la Russie pourrait leur vendre des «céréales ukrainiennes volées».
Antony Blinken accuse lui-même la Russie
Plusieurs capitales occidentales ont accusé Moscou de «voler» des céréales ukrainiennes. C’est notamment le cas du Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui a affirmé que «des rapports crédibles montrent que la Russie pille les céréales ukrainiennes pour les exporter à son propre profit». Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la ministre britannique de l’Agriculture, Victoria Prentis, ont aussi accusé Moscou des mêmes faits suscitant la réplique du Kremlin.

Cité par The New York Times, Hassan Khannenje, Directeur de l’Institut international d’études stratégiques HORN, un organisme de recherche basé au Kenya, a estimé qu’il est «peu probable» que plusieurs pays africains hésitent à acheter des céréales fournies par la Russie, quelle que soit leur provenance.
«Les Africains ne se soucient pas de savoir d’où ils tirent leur nourriture, et si quelqu’un veut faire la morale à ce sujet, il se trompe. Le besoin de nourriture est si grave que ce n’est pas quelque chose dont ils doivent débattre », a-t-il déclaré. Sauf qu’acheter un produit volé placerait ces pays en position de receleurs et par conséquent, exposés aux poursuites que l’Ukraine pourrait déclencher devant les tribunaux.
La Russie et l’Ukraine assurent 30% des exportations mondiales de blé, mais entre 20 à 25 millions de tonnes de grains restent bloqués dans les silos ukrainiens sur les ports de la mer Noire en raison du conflit.