On se souvient de sa fameuse vidéo où il promettait de partager désormais ses gains avec ses «frères congolais». C’était, il y a juste deux mois, en novembre dernier quand le milliardaire israélien Dan Gertler semblait prendre de nouvelles résolutions pour rompre avec une très longue tradition de corruption et d’indues faveurs perçues. Aujourd’hui, il revient avec une lettre-communiqué où il promet plus de transparence à l’avenir.
Ce courrier sonne autant comme un aveu que comme des regrets. Ou bien est-ce une opération de communication dont le moment est bien choisi, après avoir bénéficié d’un cadeau de dernière minute offert par Donald Trump juste avant de quitter la Maison Blanche. En effet, le milliardaire israélien dont l’essentiel des affaires se trouve dans le secteur minier en République démocratique du Congo a de nouveau été autorisé pour effectuer des transactions avec les banques américaines, pour une durée suffisante. Et c’est au lendemain de cette mesure publiée juste avec le départ de Trump qu’il vient promettre à la fois «transparence et responsabilité».
De toute manière, en lui accordant cette faveur sous l’administration Trump, le Trésor public américain n’a pas manqué de lui rappeler que s’il faisait l’objet des mêmes suspicions de corruption et de pratiques illégales, il allait perdre à nouveau cette licence qui lui permet d’effectuer légalement des transferts de fonds à l’international.
«La licence a été délivrée sur la base de mon engagement envers l’Office of Foreign Assets Control, Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) de respecter les termes et conditions fixées par cet organisme et la loi», a-t-il lui même reconnu dans son communiqué.
Evidemment, cette sortie ne convainc pas tout le monde au Congo, tant son passé ne joue pas en sa faveur. Gertler en est bien conscience et il n’a pas hésité à sortir le grand jeu pour se montrer crédible. «Dorénavant, la transparence et la responsabilité seront les fondements de notre activité, et nous travaillerons main dans la main avec toutes institutions chargées de faire respecter la loi, la société civile et les organisations internationales».
Ce milliardaire qui doit beaucoup à l’ancien président Joseph Kabila ne veut visiblement pas retomber dans les mêmes sanctions qui l’avait frappé à partir de décembre 2017, bloquant une bonne partie de ses affaires. Bien entendu, l’année de répit que l’administration Trump lui a offerte est suffisante pour effectuer toutes les transactions qu’il veut et transférer son argent bloqué.