Le chef de l’Etat Umaro Sissoco Embalo précipitamment rentré de la COP28 à Dubaï, a dissous le parlement et le gouvernement, évoquant «des risques sur le fonctionnement normal des institutions», en raison de ce qu’il considère désormais de «tentative de coup d’Etat» suite à la mutinerie de la Garde nationale.
Selon l’AFP, le Président bissau-guinéen a tenu à rassurer sur la situation actuelle de son pays. «Tout va bien à Bissau. Les acquis démocratiques sont respectés et maintenus», a-t-il rassuré sur l’ex-Twitter hier (ndlr : mardi 4 décembre) dans la soirée. Sur un ton ferme, le dirigeant promet de «graves conséquences pour tous ceux qui sont impliqués» dans l’insécurité qui a été créée. Il a mis en cause des membres de la Garde nationale, soutenus par «des complicités politiques.»
Ces décisions interviennent à la suite de la tentative de coup d’Etat du vendredi 1er décembre 2023 au cours de laquelle des échanges de coups de feu ont eu lieu entre la garde nationale et les forces spéciales de la garde présidentielle.
En plus de la dissolution du Parlement, Umaro Sissoco Embaló, un ancien militaire, a aussi dissous le gouvernement. Il s’est octroyé les ministères de la Défense et de l’administration du territoire dans le nouveau gouvernement. Son Premier ministre, Geraldo Martins, s’occupera aussi des Finances. Un nouveau scrutin législatif a été annoncé, mais est déjà vivement contesté par l’opposition, jusque-là majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le Président du parlement, Domingos Simoes Pereira, a d’ailleurs qualifié cette dissolution de «coup d’Etat constitutionnel», arguant que la constitution l’interdisait avant six mois d’exercice de l’Assemblée nationale.
L’arrivée au pouvoir du Président Umaro Sissoco Embaló avait marqué la première transition politique pacifique dans ce petit pays lusophone de l’Afrique de l’Ouest. Ce dernier avait même reconnu la victoire de ses opposants, lors des dernières législatives, mais les observateurs restaient très attentifs sur la capacité de cette cohabitation à survivre. C’est en tenue militaire que le président bissau-guinéen a effectué sa visite aux militaires ayant repris le contrôle de la situation.