L’Afrique émergente est une idée qui fait son chemin. Il faudrait bien qu’un jour ce continent de plus d’1milliard d’habitants puisse rattraper « le temps perdu ». L’une des solutions envisagées est l’intégration économique entre les 54 Etats qui ont choisi récemment d’adopter la convention portant création de la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine).
Mais ce niveau de coopération calqué sur le modèle européen de l’UE a des préalables : la capacité de l’Afrique à se prendre en charge dans ce qui constitue une sorte de « minimum vital » : l’alimentation, l’éducation, la santé et l’habitat.
A Malabo (Guinée équatoriale), le 11 juin dernier, lors de la Table ronde du Fonds fiduciaire africain de solidarité (ASTF), l’Union africaine a franchi un pas de plus sur le chantier de l’intégration, même si le Fonds fiduciaire de solidarité africain, qui a déjà profité à 36 pays, est placé sous l’autorité de la FAO.
Les efforts à déployer restent cependant énormes, parce que la situation dans certains pays d’Afrique est perturbée par des éléments de conjonctures qu’ils ne maîtrisent pas (terrorisme, faiblesse des ressources, dette, changements climatiques, etc.).
Face à ces défis, l’originalité du Fonds fiduciaire africain de solidarité est qu’il s’inscrit dans une approche de complémentarité avec les stratégies et politiques nationales, mises en œuvre par les différents d’Etats.
Ces choix se doivent d’être ciblés, plus proches des préoccupations des populations auxquelles il est censé venir en aide, en apportant une précieuse contribution, par le financement de programmes et de projets destinés à l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de l’agriculture et du développement rural, et au renforcement global de la résilience des populations cibles.
Ce faisant, le Fonds permet d’accroitre les disponibilités alimentaires et les opportunités d’emploi au profit des jeunes, tout en améliorant, par ailleurs, la qualité de la gestion des ressources naturelles et de la production vivrière.
Lancé officiellement en 2013 lors de la 38ème Conférence des États membres de la FAO en juin 2013, le Fonds a pour objectif principal le renforcement de la sécurité alimentaire sur tout le continent en aidant les pays et leurs organisations régionales à éliminer la faim et la malnutrition, à éliminer la pauvreté rurale et à gérer les ressources naturelles de manière durable. Il s’agit d’un mécanisme de financement unique qui rassemble les ressources des plus fortes économies de l’Afrique pour soutenir les initiatives nationales et régionales.
Si les perspectives sont bonnes, le Fonds fiduciaire de solidarité africain devrait servir à renforcer la génération Faim Zéro en Afrique, la première dotée des outils et de la capacité de mettre un terme à la faim. Sa mise de départ était de 30 millions de dollars US fournis par la Guinée équatoriale auxquels se sont ajoutés 10 autres millions de dollars offerts par l’Angola.
Déjà, entre 2014 et 2018, 18 projets ont été financés dans 41 pays, dans 4 domaines prioritaires: l’agroalimentaire, la chaîne de valeur et l’emploi, les jeunes, la résilience et le soutien à la subsistance, la sécurité grâce à une contribution totale de 40 millions de dollars provenant essentiellement de la Guinée équatoriale et de l’Angola, le Fonds vient en aide à plus de 36 pays africains.
Au niveau thématique, la deuxième phase du Fonds fiduciaire pour la solidarité africaine comportera un élément destiné à soutenir les actions visant à accélérer le programme de développement durable, qui est l’une des priorités énoncées dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
La deuxième phase du Fonds fiduciaire de solidarité pour l’Afrique sera promue par le biais d’un cycle de donateurs, avec un engagement renouvelé en faveur de sa recapitalisation. L’objectif principal de la table ronde du Fonds fiduciaire africain de solidarité (ASTF), à Malabo, est de mobiliser des ressources à grande échelle aux niveaux national, régional et mondial, afin d’accélérer la réalisation des ODD et d’autres engagements de l’Afrique.
Le Fonds fiduciaire africain de solidarité (ASTF), qui se veut être une puissante démonstration de solidarité entre les pays africains dans le but d’améliorer l’agriculture et la sécurité alimentaire, a besoin d’établir des partenariats plus vastes et de mieux tirer profit des dispositifs de financement afin de relever les défis auxquels est confronté le continent.
Il a été demandé de façon volontaire à tous les États africains participant à la manifestation et d’annoncer leurs contributions au Fonds. En outre, les principaux « amis de l’Afrique » ont été invités, notamment les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et les économies émergentes, des institutions bilatérales et multilatérales, des banques de développement, le secteur privé et des fondations d’agir dans le même sens.
Ainsi, la table ronde est une étape importante qui permettra au Fonds de passer au niveau supérieur, afin de s’appuyer sur les excellents progrès réalisés et de ne pas perdre la dynamique de ce modèle de solidarité africaine, pour le bien de l’Afrique.
Elle devrait tirer parti des enseignements, mais aussi innover avec la fenêtre « Amis de l’Afrique » qui permettra aux partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux, au secteur privé et à d’autres contributions des partenaires de ressources à apporter leur soutien à ce programme de prise en charge de l’Afrique par les Africains.