Hors Afrique du Sud, l’Afrique sub-saharienne pourrait connaître une nouvelle vague de hausses des prix à la consommation, en raison de l’augmentation persistante des coûts de fret maritime
Avec un coût de 1.320 dollars requis pour un conteneur de 40 pieds il y a peu encore, tous les experts avaient parié sur une accalmie de l’évolution des prix à la consommation. Mais depuis quelques semaines, les tarifs du fret maritime repartent à la hausse, atteignant 4.200 dollars actuellement, soit le niveau le plus élevé depuis janvier 2023. Pour les marchés africains, dont une large part de la consommation repose sur les importations, notamment en provenance de la Chine et de l’Asie en général, l’augmentation des prix du fret maritime a une implication directe sur les prix à la consommation.
Les économies africaines (Afrique sub-saharienne) n’ont pas été capables de réagir rapidement à la conjoncture mondiale, combinant les congestions portuaires post- Covid-19, la pénurie de conteneurs, et le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui ont poussé à la hausse des prix de certains produits de consommation, notamment alimentaires.
Selon les experts du transport maritime, les raisons de la flambée actuelle du fret sont les mêmes : congestions dans les ports et changements de régulation, forçant les importateurs à acquérir par anticipation le maximum des biens pour contenir les charges à venir. C’est le cas des véhicules électriques en provenance de la Chine, qui feront l’objet de restrictions tarifaires au Brésil et au Mexique, d’ici juillet 2024.
Des analystes évoquent par ailleurs le fait que d’autres situations compliquent le transport maritime mondial. On connaissait déjà la crise de la mer Rouge avec les attaques des Houthis du Yémen, qui ont poussé de nombreux navires à emprunter la longue route par le sud de l’Afrique, allongeant les délais et les coûts de livraison. A cela, ils ajoutent les effets du changement climatique, qui réduisent le niveau des eaux dans le canal de Panama, limitant ainsi la possibilité pour les bateaux de traverser.
Quoi qu’il en soit, ces facteurs conjoncturels ont un impact sur les économies africaines. Le fret maritime est une composante essentielle des dépenses de services importés par les pays africains, avec un impact direct sur leur balance commerciale globale, incluant les biens et les services.
Pour répondre aux précédentes vagues de hausse des prix dans diverses économies d’Afrique subsaharienne, les banques centrales ont utilisé la politique monétaire pour limiter la quantité d’argent en circulation, tandis que les gouvernements ont tenté de soutenir la consommation, notamment des ménages les plus modestes.