L’agence S&P Global Ratings (Standard & Poor’s) a abaissé mercredi 19 février la note souveraine à long terme en monnaie locale du Mozambique de «CCC» à «CCC-», avant dernière étape avant le défaut. En parallèle, l’agence de notation a confirmé le rating à long terme en devises étrangères du pays à «CCC+» mais en révisant les perspectives de stables à négatives
Les perspectives négatives reflètent les pressions continues sur les liquidités et les lacunes persistantes dans la gestion de la dette, ainsi que les pressions macroéconomiques. Standard & Poor’s prévient qu’elle pourrait abaisser les notes de monnaie locale à «SD» (défaut sélectif) si elle estime que les retards de paiement de la dette en monnaie locale masquent un défaut.
L’abaissement de la note souveraine peut également intervenir si la position de liquidité du gouvernement s’affaiblissait davantage, soit par une diminution continue des actifs liquides ou une accumulation d’arriérés envers les créanciers et les fournisseurs. Des chocs économiques ou externes supplémentaires ou des retards dans les grands projets gaziers rendaient le gouvernement moins disposé ou moins capable de rembourser ses obligations de dette commerciale à l’échéance.
La situation budgétaire du Mozambique reste fragile alors que les pressions sur les dépenses continuent de s’accroître. L’agence S&P Global Ratings prévoit que le déficit budgétaire se creusera à 4,5 % du PIB sur la période 2025-2028, au regard des déficits de recettes persistants, de l’augmentation des dépenses de sécurité et de la croissance plus faible liée aux récentes manifestations politiques post-électorales. Les grèves liées aux ajustements salariaux et, dans une moindre mesure, le retard dans le paiement des salaires de la Fonction publique pèsera également sur les efforts du gouvernement pour réformer sa masse salariale. Les hypothèses de projections de dépenses incluent les arriérés envers les sociétés de distribution de carburant (1 % du PIB) et les factures en souffrance envers les fournisseurs et les opérateurs économiques (2 % du PIB).