C’est officiel. Après avoir été choisi devant de grandes firmes multinationales du secteur du génie civil pour être la seule à présenter une offre, le consortium marocain formé par la SGTM et la SOMAGEC vient d’être sélectionné pour la construction du port de Dakhla Atlantique. A ce jour, c’est le plus gros marché passé par le ministère des Travaux publics du Maroc.
Dans une correspondance adressée au consortium SGTM-SOMAGEC et consultée par AFRIMAG, Sanae El Amrani, la Directrice des ports et du domaine maritime informe les deux structures partenaires de « l’acceptation » de leur dossier « dans le cadre de l’appel d’offres du 28 janvier 2021 relatif à la réalisation des travaux de construction du nouveau port de Dakhla Atlantique ».
La montant global du marché est fixé à « 12 401 195 656,8 dirhams », environ 1,40 milliard de dollars US, précise la même source.
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Il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’économie nationale, mais également pour les provinces marocaines du sud, puisque ce gigantesque projet comparable en plusieurs points au complexe portuaire de Tanger Méditerranée ambitionne de faire de Dakhla une zone industrielle de premier plan. C’est d’autant vrai que le consortium qui remporte cet appel étant entièrement marocain, le projet en lui-même permet également de capter l’essentiel de la valeur ajoutée liée au développement du port. Mais en réalité, depuis avril dernier, le secteur des travaux publics avait la quasi-certitude que les géants SGTM et SOMAGEC allaient remporter le marché convoité par tant de firmes multinationales rompues à la construction des infrastructures portuaires.
Des sérieux concurrents en face
En effet, alors qu’il était en compétition avec des géants mondiaux du secteur du BTP et de infrastructures, le groupement marocain avait finalement été « présélectionné sans réserves ».
C’était le seul groupement qui avait convaincu la commission alors réunie le 28 avril dernier pour statuer sur la présélection des futurs constructeurs du nouveau port de Dakhla Atlantique. Pourtant, la SGTM et la SOMAGEC avaient en face d’elles, de très sérieux concurrents, notamment le groupement greco-marocain Archidoron/SEPROB, le consortium français Eiffage/DI et enfin l’égyptien, Arab Contractors.
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Il convient de rappeler que Dakhla Atlantique est un méga-projet devant faire de l’extrême sud du Maroc un pôle de développement pour l’Afrique de l’Ouest, à commencer par la Mauritanie et le Sénégal, mais également pour les îles espagnoles de Las Palmas voisines. Le site de Ntireft devant l’abriter se situe à 40 km au nord de la ville de Dakhla, dans une zone relevant de la commune rurale El Argoub.
Les trafics prévisionnels pour les premières années sont estimés à 2,2 millions de tonnes pour les marchandises. Le volume de produits de la mer est, lui, estimé à 950.000 tonnes.
Il s’agit donc d’une infrastructure stratégique moderne devant booster le développement de secteurs comme la pêche, l’agriculture, les mines, l’énergie, les industries manufacturières ou encore le tourisme et bien entendu le commerce.
Port, en eau profonde, Dakhla Atlantique permettra aussi de valoriser la ressource halieutique en mettant en place des infrastructures portuaires et des espaces industriels bord à quai, offrant les meilleures conditions de compétitivité à l’ensemble de la filière pêche
Enfin, une zone industrialo-logistique de 1.650 ha y sera adossée et la construction devrait prendre 8 ans.
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