Avec un taux d’électrification de 49% et une faible capacité de production dont souffrent les opérateurs économiques et les ménages, les Etats de la sous-région de l’Uemoa visent une couverture énergétique complète de 100% d’ici 2033, c’est-à-dire dans dix ans. On aimerait bien y croire !
Plusieurs experts du secteur de l’énergie des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sont réunis depuis lundi 11 mars dans un immense brainstorming dans la capitale togolaise. L’objectif est de définir une stratégie commune afin d’arriver à la couverture universelle en électricité dans tous les pays de la sous-région, à l’horizon 2033. De ce rendez-vous qui durera jusqu’au vendredi 15 mars, sortira un plan d’action commun de mobilisation de ressources pour le financement des projets portés par chacun des Etats membres. Et c’est là la faiblesse d’un tel exercice, car les observateurs s’interrogent sur la faisabilité d’un Plan dont le montage financier n’est pas précisé.
Le taux d’accès moyen à l’électricité dans l’Uemoa s’élève actuellement à 49% avec cependant de fortes disparités entre les zones urbaines et la campagne où ce taux est très bas. L’objectif des Etats membres est d’atteindre 100% d’ici à 2033. Sauf miracle, il est quasiment impossible d’augmenter de 50 points de pourcentage le taux d’accès à l’électricité en moins de dix ans. Techniquement, la réalisation des projets nécessite des délais incompressibles.
«Le secteur énergétique de la zone UEMOA est caractérisé, entre autres, par l’insuffisance de l’offre, ce qui impacte négativement l’activité économique», relève Moustapha Benbarka, vice-président de la BOAD, chargé du pôle Financement et Investissement. La Palice n’aurait pas désavoué.