Une délégation de la Banque africaine de développement (BAD) menée par Yacine Fal, Vice-présidente par intérim chargée du Développement régional , de l’Intégration et de la Prestation de services de l’institution panafricaine, a séjourné à Harare au Zimbabwe.
Il ressort de ce déplacement que des progrès sont réels dans l’apurement de la dette du Zimbabwe.
Des responsables du Groupe de la Banque africaine de développement et des représentants du gouvernement du Zimbabwe se sont rencontrés mercredi 6 avril à Harare, pour discuter de l’apurement des arriérés du pays et de la situation du partenariat en cours.
Premier constat intéressant de ce déplacement : des progrès réels sont réalisés dans le programme de réforme du Zimbabwe.
À Harare, ils se sont entretenus avec le ministre des Finances, Mthuli Ncube. Il a présenté l’état des réformes en cours dans un contexte international marqué par les turbulences actuelles, les sécheresses, les cyclones, la pandémie de Covid-19 et, plus récemment, la hausse des prix du carburant et des engrais.
«Le gouvernement du Zimbabwe a réduit les taxes sur les carburants, apporté des modifications à sa politique foncière et est en train de mettre en œuvre une série de mesures de protection sociale tout en luttant contre la pandémie de Covid-19», déclare Mthuli Ncube.
Deux projets, en particulier, se déroulent de façon satisfaisante. Le premier est un programme qui s’appuie sur les ressources agricoles et a aidé deux millions de ménages ; le second est relatif aux transferts monétaires ciblant les enfants des familles défavorisées. Parmi les autres mesures figurent des soins médicaux subventionnés au profit des personnes âgées et divers groupes vulnérables de la population ainsi qu’un programme de distribution de céréales pour les populations des zones touchées par la sécheresse.
L’argentier du pays a affirmé que le gouvernement discutait de la mise en place d’un nouveau programme supervisé par le personnel du Fonds monétaire international. Les programmes supervisés par le personnel sont des accords informels entre les autorités nationales d’un pays et le personnel du Fonds monétaire international (FMI) destinés à superviser le déroulement du programme économique mené par les autorités du pays.
Mthuli Ncube a déclaré que le gouvernement avait fourni des efforts considérables avant de se lancer dans la réalisation d’un nouveau programme, comprenant notamment des mesures de réduction de l’inflation. Il a demandé à la Banque africaine de développement d’élargir son guichet du secteur privé pour permettre au pays d’accéder à davantage de capitaux et de financements à long terme. Il a également affirmé que le pays aurait besoin d’un prêt-relais supplémentaire pour maintenir des taux d’intérêt stables.
Saluant les résultats obtenus en peu de temps grâce aux réformes, Yacine Fal a déclaré que la poursuite des efforts de coordination avec les partenaires en faveur des réformes et de la concertation étaient essentiels. «Vous avez un programme de réforme très ambitieux et les obstacles sont nombreux», a-t-elle déclaré.
Pour Kevin Urama, économiste en chef et Vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances du Groupe de la Banque africaine de développement, «les réformes réalisées par le Zimbabwe au niveau de ses entreprises publiques ont été une démonstration de sa volonté d’aller de l’avant.»
Le Centre africain des ressources naturelles de la Banque africaine de développement est susceptible d’apporter un appui et une assistance technique supplémentaires en matière de politique foncière. «Son académie de gestion des finances publiques, qui fournit un cadre permettant de soutenir les pays africains dans leurs efforts de gestion des finances publiques et de la dette, en particulier en ce qui concerne la formation, l’assistance technique et la concertation au niveau des politiques, est un autre outil important de la Banque pour apporter de l’aide», a affirmé Urama.
Leila Mokaddem, directrice générale du Bureau régional de développement et de prestation de services de la Banque pour l’Afrique australe, a déclaré que la Banque et d’autres partenaires de développement discuteraient d’un soutien financier en faveur d’un programme supervisé par le personnel qui, dans le cas de la Banque africaine de développement, pourrait potentiellement provenir de sa Facilité d’appui à la transition. « Sans soutien financier, un programme supervisé par le personnel ne peut pas fonctionner», a affirmé Leila Mokaddem, ajoutant qu’il serait indispensable d’y inclure le secteur privé et de lui fournir des incitations.