L’expédition de riz est depuis un mois, un défi pour les exportateurs indiens qui écoulent leur récolte en Afrique de l’Ouest. Selon S&P Global Commodity, la poussée de fièvre sur les coûts du fret maritime renchérit le prix de la céréale la plus consommée dans la sous-région. En un an, le tarif d’un conteneur EVP (équivalent 20 pieds) a été augmenté de 500 dollars !
Le tarif pour le transport d’un conteneur de riz équivalent 20 pieds (EVP) du port indien de Vizag à destination de Cotonou et de Lomé, est passé à 2.400 dollars, contre 1.900 en octobre dernier, soit 500 dollars de plus en un an. Selon les négociants interrogés par la branche de l’agence S&P spécialisée dans les matières premières, cet emballement du coût du fret maritime s’explique par l’afflux massif de cargaisons depuis la mi-novembre. En effet, la demande à l’importation en riz de marchés ouest-africains est en haute saison durant les mois de novembre et décembre en raison des fêtes de fin d’année. Négociants et importateurs passent de grosses commandes pour répondre aux besoins du marché et constituent d’importants stocks.
La tension sur les coûts de fret pourrait durer jusqu’en janvier 2025
Dans un contexte de baisse de capacités chez les armateurs, l’envolée de la demande a intensifié la pression pour entreposer le riz dans des conteneurs à bord de navires qui sont généralement petits ou de taille intermédiaire. Selon des analystes de marchés des commodities, la tension sur les coûts de fret pourrait durer jusqu’en janvier 2025.
Face à l’inflation sur le fret, les exportateurs indiens envisagent d’opter pour le vrac conventionnel, qui consiste à acheminer le riz en sacs ou en vrac non emballé dans les cales des navires. Cette option leur permettra de réduire le coût par tonne et d’importer de plus grandes quantités de riz, mais nécessite plus de temps et plus d’équipements pour le déchargement au port de destination. Mais exporter le riz en sacs pourrait bousculer toute la chaîne de distribution de riz. En effet, dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, la distribution locale du riz importé s’appuie sur un large réseau de PME qui s’approvisionnent auprès d’importateurs, et travaillent avec des sacs de 25 kg et 50 kg.
La sous-région est également habituée à des flux réguliers de navires qui ramènent des cargaisons de taille moyenne, ce qui assure un approvisionnement régulier et permet de mieux maîtriser la chaîne de distribution. Dans un tel contexte, l’emploi du vrac conventionnel, s’il se met en place, constitue un crash-test non seulement pour les exportateurs, mais aussi pour les importateurs-distributeurs.