Ibrahim Uwizeye, ministre burundais de l’Energie
Face à la demande grandissante de l’électricité, au besoin de développer le secteur industriel, … le Burundi est à l’œuvre pour combler son déficit énergétique. Au moins trois barrages et une centrale hydroélectrique sont en cours de construction.
Les travaux de construction des barrages hydroélectriques de Jiji-Murembwe, au sud du pays, dans la province Bururi sont à un niveau satisfaisant selon Ibrahim Uwizeye, ministre en charge de l’Energie. Avec une production de 59,5 MW, ces infrastructures vont coûter 270,40 millions de dollars US. Le financement vient d’un consortium de bailleurs actifs dans le domaine de l’énergie au Burundi : il s’agit de la Regideso (la seule entreprise publique fournisseuse de l’eau et de l’électricité), l’Etat du Burundi, la Banque mondiale, la Banque européenne d’Investissement-BEI, l’UE et la Banque africaine de développement (BAD). «Le taux d’avancement des travaux des aménagements hydroélectriques de ces barrages est évalué à 39% tandis que celui de la facturation est à 32%», précise le ministre de l’Energie burundais.
D’après les données du même ministère, le projet de construction de la centrale hydroélectrique Kaburantwa (Kabu 016) sur la rivière Kagunuzi, province Cibitoke est financé par crédit contracté par le gouvernement à l’Export-Import Bank Of India. Un accord a été signé en 2011 et le coût est estimé à 80 millions de dollars US. Le ministre Uwizeye indique que ce barrage va produire 20 MW. «Le taux d’exécution des travaux de la centrale hydroélectrique est à 71%.»
L’autre centrale hydroélectrique en cours de construction est celle de Ruzibazi, au sud du pays, province Rumonge. Selon les données du ministère, la signature d’un accord de construction de la centrale hydroélectrique a eu lieu en août 2016, entre le gouvernement et la République Populaire de Chine : «avec une production de 15 MW, les travaux ont commencé en 2017 et sont aujourd’hui à 90,10%.»
Le barrage de Mpanda, en commune Musigati, province Bubanza, ouest du pays, quant à lui, devrait produire 10 MW, une fois achevé.
Des apports extérieurs
Le Burundi compte aussi sur les projets régionaux de construction des barrages hydroélectriques : il s’agit par exemple de la centrale hydroélectrique Rusumo Falls. D’après Ibrahim Uwizeye, les travaux avancent normalement : «avec une production de 80MW, l’avancement des travaux de génie civil et électromécanique est actuellement à 84% d’exécution.»
Le projet de centrale hydroélectrique régionale de Rusumo Falls est désormais achevé à 80 %. Selon les prévisions, cette infrastructure sous régionale devrait commencer à fournir de l’électricité aux réseaux nationaux du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie. Le projet a reçu un financement de 340 millions dollars US de la Banque mondiale et de 128 millions de dollars US de la Banque africaine de développement.
Cas aussi de la Centrale hydroélectrique Ruzizi III. Il s’agit de la troisième d’une cascade de centrales électriques sur la rivière Ruzizi, au profit des pays du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Elles comprennent Ruzizi I (29,8 mégawatts) et Ruzizi II (43,8 mégawatts), toutes deux situées au nord-ouest de Ruzizi III. Les deux sont opérationnelles a depuis juin 2017. Le ministre Ibrahim Uwizeye indique que, pour Rusizi III, la mobilisation des financements auprès des partenaires au développement est en cours et prend fin novembre 2022. «Le dossier de sélection initiale des entreprises d’ingénierie, approvisionnement et de construction est en cours de finalisation. Les études d’impact environnemental et social sont aussi en cours de réalisation. Le rapport est attendu au mois de février», souligne-t-il, ajoutant que les études de faisabilité sont déjà validées. La production attendue est de 206 MW.
Leur production est distribuée aux trois pays via les réseaux de distribution existants, connectés à Ruzizi I et Ruzizi II. Une quatrième centrale est également en projet.
Il faut que le Burundi compte jusqu’aujourd’hui, le seul grand barrage de Rwegura, situé au nord-ouest du pays. En 2017, l’eau a diminué de 9 mètres. Ce qui a provoqué une chute énorme de la production en électricité passant de 18 MW à 4 seulement.
Le Burundi a besoin d’au moins 70 mégawatts pour son autosuffisance énergétique. Il accuse un déficit de 30 mégawatts et n’en produit qu’une vingtaine seulement.