Conakry vient de signer un accord avec le groupe chinois State Power Investment Corp pour la construction d’une usine de transformation de la bauxite en alumine. Les travaux vont démarrer en mars 2025 pour s’étaler jusqu’à fin 2027. L’usine d’une capacité 1,2 million de tonnes d’alumine par an, est le résultat concret de l’orientation stratégique du secteur vers plus de valeur ajoutée locale, telle que l’a voulu le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya
Toutes les multinationales opérant dans le secteur ont désormais l’obligation de transformer en partie, la production sur place. La bauxite dont la Guinée est un major mondial, est la locomotive de cette nouvelle vision des pouvoirs publics.
Mamadi Doumbouya a fait de la transformation locale une priorité dans le secteur minier. Dès son arrivée au pouvoir en septembre 2021, il avait fixé un ultimatum aux groupes opérant dans la bauxite afin qu’ils soumettent des plans pour la construction de raffineries d’alumine locales. Et gare à la compagnie qui s’écarte de ce cahier des charges ou qui ne respectera pas ses engagements.
Ainsi, Conakry a suspendu en octobre 2024 les exportations de bauxite d’Emirates Global Aluminium, pour pousser cette société à accélérer son projet de raffinerie. Le groupe émirati avait signé plus tôt dans l’année un accord pour construire une raffinerie capable de livrer 1,2 million de tonnes d’alumine par an.
Œuvrer pour plus de valeur ajoutée
Au passage, les autorités ont prévenu que la concession de cette société pourrait lui être retirée si la production commerciale n’est pas atteinte à l’usine de bauxite d’ici décembre 2028.
La mise en service de ces raffineries peut générer encore plus de retombées pour la Guinée, aussi bien par les revenus miniers pour l’État, que par l’emploi.
Rappelons que la transformation locale de la bauxite est gourmande en énergie, ce qui constitue un obstacle important à surmonter pour les projets de raffinerie en Guinée, en raison du déficit de la production de l’électricité. Selon un rapport d’Atlantic Council, il faut environ 3000 kWh pour raffiner une tonne de bauxite en aluminium, là où l’extraction de la bauxite ne consomme qu’environ 34 kWh par tonne.