La Haute Cour de justice kényane, la plus haute instance judiciaire du pays, a ordonné ce vendredi 1er décembre, la suspension du processus en cours devant aboutir à la concession de l’exploitation des plusieurs infrastructures critiques des ports de Mombasa et de Lamu.
Saisie lundi 27 novembre par un groupe dénommé Association Taireni de Mijikenda, la Haute Cour de justice a pris une ordonnance provisoire en vigueur jusqu’au 6 décembre pour interrompre la poursuite de l’appel d’offres lancé fin septembre et clôturé le 12 octobre dernier.
Les requérants ont notamment fait valoir qu’au regard de la loi, la Kenya Ports Authority (KPA), l’autorité de régulation portuaire, n’a pas le pouvoir de disposer de l’un des biens publics du pays.
Les installations visées sont les postes d’amarrage 1-3 du terminal à conteneurs du port de Lamu, la zone économique spéciale de la même ville, les postes d’amarrage 11-14 du port de Mombasa et le terminal à conteneurs 1 du port.
Pour l’autorité de régulation portuaire, comme pour le gouvernement, c’est un coup dur. La concession aux opérateurs privés de ces infrastructures devrait à terme permettre de redynamiser les activités au port de Mombasa, dont la compétitivité est affectée ces dernières années par la congestion, de même que stimuler le trafic au port de Lamu, demeuré presque inopérant depuis sa mise en service.
Cette décision vient ainsi marquer un coup d’arrêt dans l’élan des pouvoirs publics pour trouver des solutions aux contraintes actuelles de l’industrie portuaire kényane, très concurrencée depuis peu par les plateformes tanzaniennes. Selon Nairobi, la gestion des infrastructures par des privés pourrait permettre d’attirer des investissements afin d’accélérer leur développement et générer jusqu’à 10 milliards de dollars de revenus d’ici 2030.